Le célèbre photographe-reporter de guerre est à l’honneur pendant six mois sur deux étages du monument.
A voir le nombre de journalistes présents pour la visite de presse de l’exposition “Robert Capa et la couleur” organisée au Château de Tours, on mesure l’importance d’un tel événement culturel. C’est la première fois que des photos en couleur du photographe sont exposées dans un musée et c’est donc Tours qui accueille ces tirages sous l’égide du Jeu de Paume, après une première présentation à New-York.
Prévue jusqu’au 29 mai 2016, l’exposition rassemble 14 ans de photographies du reporter surtout connu pour ses clichés de conflits en noir et blanc. C’est là que l’on apprend qu’en plus de ses appareils à pellicule N&B, Robert Capa embarquait souvent de quoi faire des clichés en couleur. Mais plus chers à l’échat et plus complexes à développer, ils étaient souvent boudés par les magazines pour lesquels il travaillait (il écrivait d’ailleurs souvent les textes accompagnant ses images).
De la seconde guerre mondiale à l’Indochine, c’est un véritable tour du monde que l’on découvre sur les deux étages de l’exposition. Maroc, Tunisie, Etats-Unis, Vietnam, France, Hongrie… Né à Budapest en 1913 et mort en Indochine en 1954, Robert Capa était sur tous les terrains. On le découvre ici capable de documenter à la fois la réalité de la guerre mais aussi des scènes plus ordinaires, un tournage de film, des séjours au ski ou les historiques photos de Pablo Picasso et de sa famille à la plage.
Souvent simples et touchantes, ces photos du quotidien, ces portraits et tranches de vie sont autant d’aspects méconnus du travail de Capa que l’on découvre ici avec un regard curieux sur cette époque d’après guerre. “Ce sera d’ailleurs un bon moyen d’aborder les loisirs dans les années 50” nous explique l’équipe de l’exposition qui espère accueillir de nombreuses classes dans les murs du château ces prochains mois.
Longtemps oubliés, y compris par la propre famille du photographe qui n’en voyait pas forcément l’intérêt, ces photos colorées ont aujourd’hui droit à la vitrine qu’elles méritent. Même si elles ne sont pas toutes puissantes, elles montrent en tout cas un deuxième visage du photographe, une période de sa vie à laquelle il a fini par mettre fin pour repartir aux côtés des militaires en Indochine en 1954. Un reportage duquel il ne reviendra pas car il a sauté sur une mine…
Olivier COLLET
Attention :désormais l’accès au Château de Tours est payant avec un tarif plein à 3€.