Agressions au GHB : 5 000 protections de verres distribuées à Tours

Selon la ville de Tours les plaintes se comptent sur les doigts d’une main… Mais les témoignages recueillis par l’association Stop Harcèlement de Rue soulignent un problème réel : du GHB (ou une drogue semblable) inséré par surprise dans un verre lors d’une soirée au bar ou en boîte de nuit. Les conséquences peuvent être multiples : troubles de la mémoire, nausées, malaises… voire un risque accru d’agression sexuelle ou de viol. Depuis quelques mois, la parole se libère, notamment sur les réseaux sociaux avec l’apparition du mot clé #BalanceTonBar né en Belgique et qui permet de signaler des faits (un peu à l’image de #BalanceTonPorc pour les agressions sexuelles).

En Touraine, on ignore l’ampleur réelle du problème. On ne sait pas non plus si le phénomène connait une recrudescence particulière en ce moment ou si c’est simplement l’augmentation des prises de parole qui le porte à la Une. Dans tous les cas, c’est un enjeu de sécurité publique. Droguer quelqu’un c’est un délit passable de 5 ans de prison et 75 000€ d’amende.

Pour inciter les victimes à s’exprimer, dissuader les auteurs et sensibiliser les bars, la mairie tourangelle et la direction de l’Université s’associent avec le lancement d’une campagne de prévention. « On ne peut pas laisser les gens avoir peur à Tours » justifie l’adjointe au maire Anne Bluteau, chargée de la prévention de la délinquance. Des affiches vont être diffusées dans le Vieux-Tours pour rappeler les peines encourues et informer sur les aides possibles via un QR Code à flasher avec son smartphone (on peut notamment trouver du soutien en contactant l’association France Victimes 37 mais aussi en se rendant au Service de Santé Universitaire qui propose des consultations sans rendez-vous sur le site du Plat d’Etain).

En parallèle, 5 000 protections de verres vont être distribuées dans les lieux de vie étudiante. Ces capuchons en silicone alimentaire s’adaptent à tous les types de verres (bière, vin, softs…) et ne sont équipés que d’un petit trou pour boire (on en a également vu cet été au festival Terres du Son, et la discothèque Le Pym’s de Tours en distribue à sa clientèle). « Ce n’est pas quelque chose qui se substitue à la lutte pour cette cause mais c’est un outil supplémentaire à la disposition des victimes » souligne l’élue tourangelle Elisa Pereira-Nunes.

De son côté, l’association Stop au Harcèlement de Rue s’est dite satisfaite de la tournure de cette initiative qui ne stigmatise pas les victimes. Elle rappelle au passage l’importance du soutien entre membres d’un même groupe pour limiter les risques (faire attention les uns aux autres, éviter que quelqu’un rentre chez soi sans accompagnement…). Ses bénévoles se mobilisent également pour former les établissements festifs de Tours à la lutte contre les agressions sexistes et sexuelles : une quinzaine d’adresses ont désormais rejoint le réseau Angela qui permet de donner l’alerte en cas de problème (Le Quartier et Les Dix Fûts sont les deux derniers en date). Une liste complète des lieux partenaires sera disponible début 2022.

Olivier Collet

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