Le Tours FC au tribunal de commerce : on vous résume 9 ans de crises au club

Ce mardi 26 avril, le tribunal de commerce de Tours doit décider du sort du Tours Football Club, en grande difficulté financière depuis plusieurs années. Parmi les options envisageables : une liquidation judiciaire pure et simple ce qui signifierait la mort de la structure, mais aussi la poursuite du redressement judiciaire ou alors confier les rênes à un nouveau propriétaire, via une offre de reprise. Dans tous les cas, qu’un club qui a évolué en première division et dont les qualités de formation étaient largement reconnues subisse de telles déconvenues est assez terrible. Comment en est-on arrivé là ? On vous explique.

2013, la prise de contrôle de Jean-Marc Ettori

A cette époque le Tours FC évolue en Ligue 2 et se débrouille plutôt bien (on se souvient par exemple du passage de l’attaquant Andy Delort, qui évolue aujourd’hui en Ligue 1). En revanche financièrement ce n’est pas ça : le club est criblé de dettes (5 millions d’€). Un homme d’affaire corse entre alors dans le jeu : Jean-Marc Ettori, qui dirige l’entreprise de vacances Corsicatours. Il rachète la société et arrive avec des promesses d’injecter de l’argent frais.

Au début ça se passe bien, notamment ses rapports avec les politiques locaux (à l’époque le maire de Tours est le socialiste Jean Germain). Des relations qui vont se compliquer lorsque la ville passe entre les mains de la droite et de Serge Babary. Les relations deviennent tendues, y compris avec l’association Tours FC qui gère la partie amateur-loisirs mais aussi avec la presse. Le « personnage » Ettori est clivant, pas avare en coups de gueule. Les entraîneurs valsent et les résultats sur le terrain commencent à baisser…

2018, la descente dans les limbes du foot français.

Toujours endetté, le Tours FC passe chaque année l’étape du contrôle financier avec appréhension. La DNCG – organisme qui surveille les comptes des clubs – l’a à l’œil. Mais ça passe. Jusqu’à ce que le club subisse sa première descente sportive de Ligue 2 à National en 2018. Un an plus tard, il est de nouveau relégable mais cette fois le gendarme financier du foot français aggrave la sanction et rétrograde administrativement l’équipe première en National 3, la 6e division française. Le TFC perd donc son prestige, son centre de formation et beaucoup de joueurs.

L’un des seuls cadres qui reste est l’entraîneur Nourredine El Ouardani, qui a fait de beaux résultats avec les jeunes et ne se décourage jamais. Dans le même temps, Jean-Marc Ettori commence à lâcher du lest et nomme un président délégué, Guillaume Barré. C’est désormais lui l’interlocuteur principal et la situation semble s’apaiser… jusqu’à l’arrivée du Covid.

Lire l’interview de Guillaume Barré en juillet 2020 ur 37 degrés, et celle de Jean-Marc Ettori au même moment.

2020-2021, l’espoir d’une nouvelle ère

Avec l’arrivée d’Emmanuel Denis à la mairie de Tours les choses prennent une nouvelle tournure. L’élu écologiste renoue le contact avec Jean-Marc Ettori et le convainc de travailler sur une potentielle transformation du Tours FC en club coopératif, qui compterait dans ses rangs de multiples actionnaires (anciens joueurs, sponsors, supporters…) sur le modèle du club de Bastia en Corse.

Pour en savoir plus, lire notre analyse autour du modèle bastiais sur 37 degrés.

On constate un certain élan local pour l’idée avec l’espoir d’une remontée progressive, au moins jusqu’en national. Un enthousiasme vite douché par la DNCG : à l’été 2021 elle envoie cette fois le club en Régional 1 pour sanctionner encore une fois sa gestion financière.

2021-2022, l’épée de Damoclès judiciaire

Au plus bas sportivement, suivi par une poignée de supporters fidèles et ne gardant que les plus motivés des joueurs et encadrants, le Tours FC se retrouve sans solutions pour remonter la pente rapidement, en particulier pour ses comptes. Le tribunal de commerce entre dans la danse et le place en redressement judiciaire.

C’est là qu’un ancien joueur désormais consultant foot sur Bein Sport entre dans l’aventure. Omar Da Fonseca, 63 ans, se voit bien à la tête du club. Passé par la Touraine où il garde des attaches, il dépose un projet de reprise. « Je vois plus large que 11 mecs sur un terrain de football, il faut que le Tours FC devienne un lieu de vie » explique-t-il alors en citant des animations sportives dans la ville, un restaurant ou brasserie à la Vallée du Cher, etc… Sans parler finances.

Lire notre article complet sur le projet Da Fonseca dans 37°.

Une prise de position que la justice goûte peu. Le redressement judiciaire se poursuit et l’Argentin doit remuscler son dossier pour espérer le voir accepter. Dans le même temps, jamais avare quand il s’agit d’orchestrer un rebondissement, Jean-Marc Ettori laisse entendre qu’il ne veut pas lâcher la présidence et reste prêt à investir.

On verra donc ce mardi ce qu’il en est… Car finalement c’est bien le tribunal qui aura le dernier mot.

 

Pour aller plus loin, lisez notre grande enquête sur les sports collectifs en Touraine dans les colonnes de 37 degrés.

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