Comment la Touraine s’organise pour éviter la panne aux urgences cet été

« Les urgences c’est le seul service de l’hôpital qui ne peut pas fermer. Quand j’ai 50 lits disponibles mais 100 patients qui arrivent je dois les prendre en charge » explique Saïd Laribi, chef des urgences au CHU de Tours. Pourtant, des services d’urgence qui fonctionnent en mode dégradé c’est de plus en plus fréquent dans le pays : Orléans, Bordeaux… et plus près de nous Amboise, Loches et Chinon. Tous contraints de ne recevoir que les cas les plus graves et de refuser les autres à certains moments. A chaque fois la raison et la même : manque de personnel, à cause de difficultés de recrutement + une recrudescence d’arrêts maladie pour épuisement professionnel.

Et si la situation se reproduisait pour cet été 2022, voire empirait ? C’est la crainte des autorités sanitaires d’Indre-et-Loire qui viennent d’annoncer un plan pour « garantir la continuité des soins dans le département. » En gros, des pistes pour dégrader le moins possible le service à la population. Indispensable alors qu’on compte encore 12,5% d’absentéisme au CHU de Tours, et jusqu’à 30% dans certains services (contre une moyenne de 9% avant la pandémie). Conséquence : l’établissement va doubler le nombre de fermetures de lits estivales (80 à 100 de plus comparé à un été normal).

Des urgences fermées certaines nuits en dehors de l’agglo

L’objectif final c’est de garantir une possibilité de prise en charge des urgences 24h/24 en tout point du territoire, quitte à reporter des soins programmés ou ralentir le fonctionnement d’unités jugées moins essentielles. Le tout sans forcer des agents à abandonner leurs congés. La solution trouvée consiste à privilégier un maintien des équipes mobiles SMUR 24h/24 même si ça veut dire fermer les urgences d’Amboise quelques nuits par semaine (les dates ne sont pas connues à l’avance, on sait juste que ça ne devrait pas concerner les week-ends traditionnellement plus chargés).

En cas de pénuries trop importantes de personnel l’hôpital de Chinon subira le même sort. De leur côté Loches, Tours et Chambray devraient avoir des équipes en nombre suffisant. Néanmoins, préfecture, médecins, direction du CHU et Agence Régionale de Santé insistent : en 2022, on ne va plus aux urgences comme avant. C’est-à-dire qu’on se déplace seulement après un premier avis médical, donc après avoir appelé son médecin traitant ou contacté le 15 s’il est indisponible (appel gratuit). Même s’il doit faire face à un afflux de coups de fil (+20% rapport à 2019, jusqu’à 1 300 appels par jour), le centre de régulation du SAMU préfère cette solution à un engorgement de l’hôpital.

Également une pénurie d’anesthésistes

Quelques améliorations sont tout de même annoncées : chez SOS Médecins-Tours Jean Jaurès deux cabinets restent ouverts jusqu’à minuit. Et à la rentrée une nouvelle maison médicale de garde doit ouvrir près du CHU Trousseau à Chambray. Des équipes mobiles seront également créées pour irriguer l’agglo et le département, ainsi que des astreintes d’ambulances privées pour soulager pompiers et SAMU.

A noter enfin, un autre problème : la pénurie d’anesthésistes. Il n’est pas exclu que la maternité chinonaise ferme ponctuellement en août histoire d’assurer un maintien des activités à l’hôpital Bretonneau de Tours, aussi bien pour les naissances qu’en neurochirurgie. Pour la directrice du CHU Marie-Noëlle Gérain-Breuzard le calcul est simple « entre maintenir un anesthésiste pour un accouchement de nuit par semaine et assurer les urgences régionales de neurochirurgie. »

Olivier Collet

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