[Il l’ouvre] Au CGR des Deux-Lions, « on a hâte de revoir nos salles rire et s’émouvoir »

Aucun film n’y a été projeté depuis 4 mois et demi.

Ce lundi cela fait 137 jours que les cinémas tourangeaux ont fermé leurs portes sous prétexte de lutter contre le coronavirus. A l’image des artistes du monde de théâtre, de la musique ou de la danse qui réclament la réouverture des lieux culturels, la profession veut se faire entendre pour réclamer une feuille de route au gouvernement : « Ce qu’on veut c’est pouvoir se projet, avoir une date de réouverture ferme pour avoir le temps de préparer en amont une communication sur les films, récréer le désir auprès des spectateurs » réclame Pierre Crétet, directeur du plus gros multiplexe d’Indre-et-Loire, le CGR des Deux-Lions.

Depuis fin octobre, les salles du quartier de Tours-Sud restent vides et silencieuses : « Je viens simplement 2-3 fois par semaine pour un peu d’entretien, faire tourner les machines et mettre à jour les serveurs numériques afin de maintenir le matériel en état ce qui assurera une réouverture plus facile. » A part ça, il n’y a rien à faire. Toute l’équipe est au chômage partiel et les sous-traitants sans tâches à accomplir en sécurité ou ménage ce qui représente au total une trentaine de personnes sans travail.

Les magasins ouverts mais les cinés fermés

Cette situation, « ce n’est pas évident » déplore Pierre Crétet qui – comme beaucoup – s’agace du « paradoxe » entre les magasins ouverts et les lieux culture fermés « alors qu’on sait qu’il n’y a eu aucun cluster constaté dans nos salles en France comme dans le monde. »

Un ressentiment d’autant plus fort que d’autres pays ont mis en place un échéancier ou des protocoles spécifiques.

« Ce qu’on veut c’est savoir mais surtout éviter un stop and go comme en décembre quand la réouverture était envisagée pour le 15 et qu’elle n’a finalement pas eu lieu » nous dit le directeur du complexe CGR. Les restrictions sanitaires ça ne lui fait « pas peur » : « On a déjà mis en place la distanciation avec des salles pleines à 50% maximum, un sens de circulation et du gel partout. On le refera sans problèmes.

Quel public à la réouverture ?

La question est : lors de la réouverture, qui reviendra se lover dans les salles obscures ? « Je pense qu’il y a une forte attente car le cinéma est le loisir N°1 en France. Le plaisir de voir un film en salle est inégalable » plaide Pierre Crétet.

Cela dit, il est préoccupé par l’essor du streaming : « Les habitudes de consommation ont changé avec l’arrivée des plateformes. Difficile de quantifier leur impact mais plus ça dure, plus c’est néfaste. C’est aussi pour ça qu’il est urgent de revenir. Je reste quand même optimiste car le cinéma a déjà résisté à l’arrivée de la télé, du magnétoscope, du DVD et d’Internet. Je pense qu’il garde sa place aux côtés des plateformes » expose Pierre Crétet. Pour s’en convaincre, il cite « les nombreux messages de soutien reçus chaque jour sur les réseaux sociaux » : « Comme nous ils ont hâte de revoir les salles rire et s’émouvoir. »

Olivier Collet

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