Chaque cliché représente un métier.
Vous ne pouvez pas les manquer en passant devant le Bateau Ivre Rue Edouard Vaillant à Tours, mais aussi en traversant la rue du Théâtre Olympia. On les voit également beaucoup sur Facebook, Twitter et Instagram… Des photos de magicien, arbitre de match d’impro, professeure de pole dance, trapéziste, danseuse du monde, médiéviste, guide conférencier… Que des métiers de la culture, à l’arrêt en ce moment en raison de la crise sanitaire.
Les clichés sont signés du photographe et artiste tourangeau Romain Gibier. Depuis plusieurs semaines, il photographie les femmes et les hommes qui n’en peuvent plus d’attendre la reprise de leur activité. Des poses sur fond noir, dans une position voulue comme tragicomique : « L’objectif est de toucher un large spectre de personnes. Les gens sont locaux mais les métiers internationaux. Un tourneur qui est à l’arrêt ici va être connu par les gens de Tours et de la région sauf que, à Marseille, les tourneurs aussi sont à l’arrêt » explique-t-il dans une interview à 37 degrés.
Sur chaque image, le nom du métier est affiché en grand. Et parfois questionne : « il y a des métiers qu’on n’imagine même pas. Le grand public ne sait pas ce qu’est un cintrier… Dans les grandes salles on a des métiers avec des rôles très spécifiques, qui eux ne travaillent pas et dont on ignore l’existence. C’est ce qu’on appelle les métiers de l’ombre » commente Romain Gibier.
Ce qui frappe aussi, c’est le tampon « Non essentiel », systématiquement présent : « On nous a collé cette étiquette-là malgré nous. L’utiliser ici est une forme de provocation que l’on retrouve aussi dans les manifestations. » 80 photos ont déjà été réalisées, l’objectif est au moins d’atteindre la centaine. Et surtout de les diffuser le plus largement possible.