Fin 2013, Michelin annonçait 700 suppressions d’emplois à Joué-lès-Tours, entraînant du même coup la destruction de très nombreux bâtiments à proximité du périphérique. Si une petite partie de l’usine subsiste avec quelques centaines de salariés, 17ha sont restés vides. Seul un restaurant Burger King et une chaufferie biomasse de Dalkia ont vu le jour.
Les deux sites auront bientôt de nouveaux voisins.
Ce jeudi 15 février, la ville de Joué-lès-Tours a détaillé le projet de reconversion de cette friche industrielle aux côtés de deux promoteurs : la Société d’Equipement de la Touraine côté public et Exia pour le privé.
Imaginé par l’architecte Clément Blanchet, c’est un vaste quartier mixant bureaux, commerces, services et logements qui va prendre possession des lieux dans les prochains mois. Nom de code : Les Carmeries, histoire de bien faire la transition avec le passé industriel. Le début des travaux est annoncé fin 2024 ou début 2025. Un chantier qui pourrait s’étaler sur au moins 4 ans pour une somme pharaonique : 40 millions d’€ pour l’aménagement, et au total plus de 500 millions d’€ avec la construction des différents immeubles.
Ce qu’il est important de noter c’est que le cahier des charges a évolué par rapport aux premiers plans. Au départ, il était question de réaliser un quartier exclusivement tourné vers le travail, le commerce et les loisirs. Mais la crise Covid, le développement du télétravail ou la hausse des besoins de logements ont entraîné une modification des prévisions.
« On ne veut pas faire un quartier d’affaire comme La Défense où il ne se passe pas grand-chose » justifie le directeur de la SET Clément Mignet. Les 100 000m² de bureaux envisagés côtoieront donc 75 000m² d’appartements, des commerces de proximité ou des activités de loisirs.
Jusqu’à 5 000 personnes pourraient travailler sur place à terme, et 2 500 sont amenées à y vivre. Il est question de logements privés mais aussi d’habitat social voire de résidence étudiante ou d’hôtels. Ce n’est pas tranché. Côté transports, une ligne de bus est prévue pour limiter le recours à la voiture. Peut-être même une gare à proximité, sur la ligne Tours-Chinon. Il y aura aussi des parkings en sous-sol pour les logements, des places de stationnement en surface pour l’activité commerciale sans oublier des parkings à étages afin de combler l’ensemble des besoins.
La hauteur des immeubles sera limitée à 4 niveaux pour les logements et jusqu’à 7 étages pour les bureaux. Les bâtiments les plus grands seront situés au bord du périphérique avec une vue imprenable sur le Lac des Bretonnières. Ils serviront au passage de mur antibruit géant pour éviter les nuisances dans le reste du quartier.
Pour la circulation, elle s’articulera autour de 2 axes principaux et un axe secondaire. Le reste de la zone sera largement piétonne. On y attend 2ha d’espaces verts (+ des toits végétalisés et accessibles, notamment pour des potagers). La question environnementale sera également une priorité pour les constructions : plusieurs entreprises intéressées ont déjà demandé des réalisations exemplaires en la matière.
Quant à la population, elle pourra s’informer et s’exprimer sur ce chantier à partir du 11 mars grâce à une enquête publique disponible à la mairie de Joué, à Tours Métropole aux Deux-Lions et sur Internet. Le permis d’aménager doit lui être délivré en juillet. Les premières livraisons de locaux sont attendus fin 2027-début 2028 et les dernières à l’horizon 2037 !
Olivier Collet
