Un incident grave sur un pont et c’est tout une organisation de circulation qui est chamboulée… A Tours on s’en souvient très bien : l’incendie du pont de Verdun avait perturbé le team, le bus et le trafic automobile pendant des mois en 2015 et il avait fallu de sérieux travaux avant un retour à la normale. Pareil lors de la fermeture du Pont de l’Alouette en 2016, totalement bouclé parce qu’il avait été mal entretenu. Plus récemment, les chantiers conséquents des ponts Mirabeau et Napoléon ont également généré déviations, bouchons et crispations, même lorsque c’était dans des périodes de moindre affluence.
Bref, mieux vaut prendre soin de ce qu’on appelle les ouvrages d’art car la moindre déconvenue entraîne de fâcheuses conséquences. Plus ils sont en bon état, moins on aura besoin d’y mener de lourdes interventions handicapantes. On pourra surtout les planifier, plutôt que les faire dans la précipitation.
Sauf que des ouvrages d’art on en compte 424 dans les 22 communes de l’agglomération, dont la moitié sur seulement trois communes (Tours, Fondettes, Saint-Cyr-sur-Loire). Après enquête, leur état est « globalement moyen ». « Certains ouvrages méritent notamment une attention particulière au regard de leur état structurel, la plupart présentent des défauts d’équipements (souvent en lien avec la conformité des garde-corps) et quelques-uns montrent une évolution ou des pathologies structurelles qui ne sont pas importantes. Mais ces derniers doivent être surveillés, ou faire l’objet de travaux de petite ou moyenne importance dans les prochaines années » indique Tours Métropole.
C’est dire l’ampleur de la tâche sachant que 13% des constructions ont plus de 100 ans (30% ont tout de même moins de 20 ans). Dans les années à venir il faut donc s’attendre à dépenser de grosses sommes pour les travaux qui seront nécessaires. Tours Métropole a budgété 20 millions d’€ pour les 5 prochaines années, ce qui représente environ l’équivalent d’1km de ligne neuve de tram.
Rien qu’en 2022, 1,3 million d’€ seront déployés sur plusieurs chantiers (110 000€ dès le 10 janvier pour réparer l’ouvrage du Bray à Savonnières, 280 000€ pour remplacer une buse à Joué-lès-Tours lors d’une opération de 3 à 4 mois dès le mois de mai, déconstruction-reconstruction de l’ouvrage du Port Foucault à Fondettes pour 380 000€ ce qui prendra 3 à 4 mois à partir d’avril…).
Et d’autres besoins arriveront sans doute, des diagnostics et études étant toujours en cours pour recenser les urgences ou les opérations à planifier.