Taxis à Tours : comment ça marche ?

Le congrès d’un syndicat de taxis organisé ce week-end à Tours est l’occasion de découvrir le fonctionnement du principal acteur tourangeau du secteur, le fameux « 20 30 40 ».

Depuis l’arrivée du tramway, le GIE des Taxis Radio n’est plus situé près de la gare de Tours. Désormais c’est dans un immeuble discret de la rue d’Estienne d’Orves, au bord de l’A10, qu’il a installé son standard où 7 personnes se relaient 7 jours sur 7 et 24h/24 pour prendre les appels des clients de l’agglomération tourangelle. Ce regroupement qui fédère aujourd’hui 84 artisans taxis est né il y a plus de 60 ans, dans un élan d’après-guerre. Au départ il ne concernait que Tours avant qu’un accord, signé à la toute fin de l’année 1989, fasse entrer dans la danse les communes de St-Pierre-des-Corps, Fondettes, St Avertin, La Riche, St-Cyr-sur-Loire, Joué, Chambray et Larçay.

« Jusqu’à 70 taxis en même temps dans l’agglo

Une journée normale au GIE, c’est entre 500 et 600 appels par jour au fameux 02 47 20 30 40, sans doute l’un des numéros de téléphone les plus connus de Tours. « Nos heures de pointe c’est de 7h à 10h30 et de 15h30-16h à 19h-19h30 » expliquent de concert Franck Olivier-Durut, récemment arrivé à la présidence, Bruno Dehue (vice-président, trésorier) et Willy Davault (secrétaire et responsable commercial). Pour gérer le flux, ils affirment que jusqu’à 65 voire 70 taxis peuvent tourner en même temps sur l’agglomération, « et en cas de coup dur on appelle des renforts. » Car il n’y a pas que les appels, il y a aussi les clients qui arrivent en gare ou à l’aéroport et l’activité personnelle des chauffeurs qui peuvent également travailler en direct avec leurs habitués.

« Il n’y a aucun lien hiérarchique entre les chauffeurs et nous » expliquent les représentants des Taxis Radio qui ont néanmoins mis en place plusieurs systèmes pour inciter les chauffeurs à prendre toutes les courses, même les plus courtes : « on ne peut rien imposer aux chauffeurs mais on sait aussi qu’on ne vit pas que avec les clients qui font 200km. La majorité des personnes transportées c’est dans l’agglo donc nous avons mis en place un système de primes qui fait que les chauffeurs n’ont pas intérêt à refuser les courses. S’ils le font trop souvent, nous avons la possibilité de les convoquer. » Une politique qui permet au GIE d’affirmer que toutes les demandes finissent pas être prises en compte « même si on ne promet pas 100% des taxis dans les dix minutes », notamment la nuit où le nombre de voitures en circulation est particulièrement réduit.

« Localement, les VTC nous ont fait du mal »

Que ce soit Franck Olivier-Durut, Bruno Dehue ou Willy Davault, les trois représentants du « 20 30 40 » sont des jeunes chauffeurs. 3 à 5 ans dans la profession, tous en reconversion. « Je n’aime pas la routine,j’aime bien conduire et j’aime bien les gens. Il y en a certains qui ne vont voir que nous dans la journée » plaide par exemple Mr Dehue, « après une carrière dans l’industrie pharmaceutique, j’avais envie de prendre un virage, d’être plus autonome » explique de son côté Willy Davault. Tous les trois s’accordent aussi sur un point : ces dernières années, la profession de taxi « évolue énormément. » D’un point de vue pratique avec des examens d’entrée de plus en plus exigeants ou l’arrivée quasi systématique du paiement par carte bancaire à Tours, « ce qui n’est pas le cas partout, même à Paris » mais aussi l’arrivée d’une nouvelle concurrence qui tient en 3 lettres : VTC.

« Oui à Tours, les VTC nous ont fait du mal » insistent nos interlocuteurs. « Une concurrence, ça permet quelques fois de faire évoluer les choses et il y en avait peut-être besoin à Paris. Les VTC existent depuis toujours. Auparavant, ils prenaient en charge une clientèle aisée et fortunée. Maintenant, ils vont directement démarcher les entreprises. Certaines avec qui nous avions des accords se sont tournées vers eux. Commercialment on comprend. C’est donc une concurrence que l’on ne néglige pas. Mais certaines ont parfois eu du mal à obtenir un VTC quand elles en avaient besoin et sont revenues vers nous. » racontent Franck Olivier-Durut et ses collègues qui demandent toujours « une réglementation plus drastique et renforcée » pour ce type de transport. En revanche, l’essor du covoiturage ou des voyages en bus régionaux ne les inquiètent pas : « ces gens-là ne sont pas ceux qui prennent le taxi. »

La hantise du taxi : les bouchons tourangeaux récurrents depuis deux ans

Car qu’on le veuille ou non, le taxi reste un moyen de transport onéreux. A Tours comme ailleurs en France, la course minimum est fixée à 7€. Le reste dépend un peu des villes mais est régi par un arrêté préfectoral annuel. Par exemple les prix ont augmenté d’1% cette année. La prise en charge est fixée à 2€ et ensuite c’est un forfait par kilomètre : 0€92 pour un aller-retour en journée (7h-19h), 1€38 la nuit. Pour un aller simple c’est 1€84 du kilomètre en journée et 2€76 la nuit (19h à 7h, les dimanches et jours fériés) sachant qu’il faut ajouter à cela la phase d’approche depuis l’une des dix stations réparties dans l’agglo (sachant qu’elles sont moins nombreuses la nuit ce qui peut plus rapidement faire monter la facture).

Par l’importance de son groupement, le GIE tourangeau n’a pas trop de soucis à se faire. Economiquement, ça semble globalement bien tourner (notamment parce que les VTC ne sont quand même pas si nombreux en Touraine). Pourrait-il s’agrandir et concerner d’autres communes, toute l’agglo Tour(s)Plus par exemple ? « C’est les maires qui doivent en décider » nous disent ses représentants qui rencontrent régulièrement les élus pour leur faire part, notamment, des problèmes de circulation : « depuis l’arrivée du tram c’est difficile sur le Boulevard Heurteuloup, les carrefours Liberté et Verdun, les Tanneurs… Là nous essayons de régler avec la mairie de Tours le problème de la rue Charles Gille que nous aimerions pouvoir emprunter pour éviter des détours en direction de la gare » et ainsi de se retrouver dans des bouchons monstres comme ceux de cet été…

 

PS : selon les patrons du GIE des Taxis Radio, une licence de taxi se paie environ 160 000€ en ce moment à Tours, un prix qui aurait connu une légère tendance à la baisse « car il y a eu pas mal de mouvement ces derniers temps ».

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