À Tours, un élan inédit pour promouvoir le handisport

« Pour un droit à la pratique sportive pour tous ! » Le message est clair : avec sa charte d’engagements, le Comité départemental handisport d’Indre-et-Loire veut démocratiser la pratique sportive et permettre à toutes les personnes en situation de handicap physique et/ou sensoriel de faire du sport, en loisirs ou en compétition. Pour concrétiser cette charte et sensibiliser les quelque soixante premiers signataires (élus, clubs, acteurs de l’éducation, de la santé, du social…) au handicap, les premières assises du handisport ont eu lieu lundi 5 juin à l’hôtel de ville de Tours, place Jean-Jaurès.  

Le comité handisport d’Indre-et-Loire est parti d’un constat alarmant : en 2018, 23,89 % des habitants du département avaient une licence sportive. Ce chiffre dégringole à 0,96 % pour les personnes en situation de handicap. Aussi, sur 1 700 associations sportives, seules 24 d’entre elles étaient affiliées au handisport, essentiellement situées dans la métropole de Tours.

Pendant la crise sanitaire liée à la Covid-19, les membres du comité se sont donc penchés sur la rédaction d’une charte pour faire évoluer les choses. « Nous avons commencé par faire une consultation auprès des clubs et des institutions pour connaître les freins à la pratique du handisport », explique Fabien Garou, vice-président chargé de l’administration générale.

« Nous partons de relativement loin »

La charte d’engagements repose sur trois grands axes : « promouvoir et faciliter l’accès au sport », « développer et structurer une offre et pratique sécurisée et adaptée aux besoins, aux attentes et aux envies » et « centraliser les ressources financières et favoriser l’accessibilité au sport ».

Le but est donc d’ouvrir la pratique du handisport à tous, en prenant en compte plusieurs facteurs : l’accessibilité des structure sportives, l’offre de pratique, l’équipement sportif, les créneaux de pratique, la formation, les transports, l’environnement social et l’accès à l’information. « Nos actions sont assez pragmatiques et terre à terre. Parfois, c’est terrible parce que ce sont des actions assez évidentes au premier abord mais, comme pour tout sur le champ du handicap, nous partons de relativement loin. Il y a donc encore beaucoup à faire et, là, nous mettons pied dans la fourmilière. »

Lancée en 2021, et active, pour le moment, jusqu’au Jeux paralympiques de Paris 2024, la charte a déjà commencé à porter ses fruits. « Nous avons observé une augmentation de 35 % de nos licenciés et identifié cent clubs inclusifs », détaille Lise Pocreau, la directrice. Le comité compte aujourd’hui près de 300 licenciés, contre un peu plus de 200 avant la rédaction de ce document.  

L’Indre-et-Loire est le premier département à s’engager dans un tel processus. Une démarche dont se réjouit la Fédération française handisport. « Le département est un pionnier dans ce mouvement qui consiste à rassembler l’ensemble des acteurs qui travaillent autour des personnes en situation de handicap. Il est pionnier, avec une vraie résonance nationale. Nous espérons que cet exemple, ici en Indre-et-Loire, fera des émules et pourra être dupliquer et adapter dans d’autres départements et régions », commente Sami El Gueddari, représentant de la fédération. Et les Jeux Paralympiques pourraient jouer un rôle dans la reproduction de cette charte, ailleurs en France. « Ils seront un formidable catalyseur d’envie de pratiquer, d’envie de découvrir le sport et la capacité qu’il offre pour s’épanouir et se réaliser. »

Émilie Mette

À lire sur Info Tours

Suivez l'actualité en temps réel

La météo présentée par

TOURS Météo

Recherche

StorieTouraine - L'actu en résumé

Inscription à la newsletter

Agenda