Sécurité en Indre-et-Loire : un préfet compréhensif mais exigeant

Louis Le Franc a fixé ses objectifs en matière de sécurité devant les policiers, gendarmes ou pompiers.

« En 2016, faîtes la même chose qu’en 2015 malgré vos nouvelles missions liées au terrorisme. Restons soudés » : voici le message lancé par le préfet d’Indre-et-Loire lors de ses vœux aux forces de sécurité ce vendredi à Tours. Louis Le Franc a longuement félicité les forces de l’ordre car les chiffres de la délinquance sont bons : moins d’infractions liées aux stupéfiants, moins de vols de voiture et moins d’infractions financières par exemple (le détail dans notre autre article). Même les délits routiers sont en baisse ces dernières semaines alors que le nombre de contrôles est resté équivalent depuis la mise en place de l’état d’urgence (22 permis ont été retirés la semaine dernière contre une soixantaine il y a encore quelques mois).

En place depuis le printemps, le préfet a pris soin de remercier les services de renseignement et les différents états-majors pour leur coopération et leur échange d’information, « ce qui ne va pas toujours de soi » commente-t-il eu égard à ses précédentes fonctions (en Corse ou dans l’Aude). Il fait ainsi des points réguliers avec les différents interlocuteurs, notamment depuis la mi-novembre : « le procureur a été averti des 42 perquisitions administratives menées sur le département. » Un chiffre qui place la Touraine dans le top 5 des départements de la zone de défense Ouest où il y a eu le plus d’interventions (des armes et des stupéfiants ont notamment été saisis, un terroriste présumé a été interpellé fin décembre à Tours).

Si depuis deux mois, les missions des gendarmes et des policiers sont plus intenses, il n’y a eu aucun renfort humain sur le terrain : « l’Indre-et-Loire est bien dotée par rapport à d’autres départements. » Parmi les nouveaux dispositifs : une brigade policière est spécialement dédiée aux perquisitions administratives et des gendarmes sont désormais postés 24h/24 au péage de Monnaie sur l’A10. Tout cela est amené à durer « car l’état d’urgence sera sûrement prolongé après le 26 février notamment en prévision de l’Euro de foot. A Tours, nous devrions accueillir une équipe : la République Tchèque. »

Résultat, Louis Le Franc l’a bien compris « la sécurité est devenu l’objectif N°1 devant l’économie. » Il précise néanmoins qu’il trouve encore le temps de s’occuper de s’occuper de l’emploi. Ainsi, dans les tous prochains jours, il réunira les acteurs économiques dont la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat ou la Chambre d’Agriculture afin de leur demander de se mobiliser dans le cadre du dernier plan pour l’emploi annoncé lundi par François Hollande. Un déplacement du préfet de région et du président du Conseil Régional est aussi prévu prochainement sur ce thème.

La principale inquiétude du préfet d’Indre-et-Loire pour 2016 c’est la sécurité routière. 35 morts l’an dernier, c’est à peine mieux que les 37 de 2014 malgré une baisse plus nette du nombre de blessés et d’accidents : « j’attends une mobilisation plus importante du milieu associatif sur la prévention, il est d’ailleurs financé pour ça » a tenu à insister le préfet. Il veut aussi faire signer aux maires une charte : le Label Fête.

Pour lui, pas question que des élus laissent des jeunes s’alcooliser dans des salles fournies gracieusement par les municipalités ou des organisateurs d’événements vendre de l’alcool jusqu’au bout de l’année et laisser des jeunes repartir ivres au volant. Il souhaite notamment mettre en place des ateliers auprès de tous les élèves de Terminale, ceux qui sont en âge de passer leur permis. Les contrôles des forces de l’ordre sur le terrain resteront intensifs et de nouveaux radars automatiques devraient être installés au bord des routes, sans plus de précisions pour l’instant.

Olivier COLLET

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