Des chercheurs de l’Institut Technologique de Californie aux Etats-Unis ont tenté de décrypter la technique adoptée par les moustiques pour repérer leurs cibles, ceci afin d’améliorer le développement des prochains répulsifs. On vous explique.
Vive les nuits estivales que nous connaissons actuellement en Touraine, nous sommes face à un sérieux dilemme : fermer les volets et les fenêtres pour barrer le passage aux insectes mais par la même occasion perdre des litres d’eau et de sueur en étouffant dans son lit, ou tenter d’avoir un peu d’air frais – c’est vite dit avec ces chaleurs harassantes – en laissant tout grand ouvert et en prenant le risque d’être en proie à de fortes démangeaisons le lendemain, terrassés par un petit ennemi très efficace : la femelle moustique. Car en effet, seules les femelles viennent nous dévorer, malgré les sprays, les diffuseurs de prises électriques et autres répulsifs que nous consommons chaque année. Ces petits insectes nous font la peau à tous les coups, ou presque, la moustiquaire étant encore le moyen le plus efficace de les empêcher d’entrer.
Les moustiques utilisent trois armes redoutables pour nous détecter : l’odorat, la vue et leur capacité de reconnaissance thermique. Ce qui trahit notre présence et les attire essentiellement, c’est le dioxyde de carbone (CO²) que nous expirons en soufflant. Autrement dit, à moins d’arrêter complètement de respirer, difficile de leur échapper. Ainsi, les chercheurs ont eu l’idée d’observer le déplacement de moustiques enfermés dans un tunnel, à l’aide de caméras et d’un logiciel de suivi 3D, afin d’établir le rôle de chacun des sens de cet insecte au moment de sa chasse. Ils ont alors remarqué, en recréant les conditions favorables, que le moustique détecte le CO² grâce à son odorat à une distance pouvant aller jusqu’à 50 mètres. A partir de 15 mètres, c’est sa vue qui entre en jeu, puisqu’il peut alors distinguer les formes. Enfin, à 1 mètre de sa cible, il détecte alors la chaleur du corps, lui permettant de faire son choix et de se délecter à volonté de votre sang.
Certes d’autres études, et notamment celle du Professeur Jerry Butler, de l’Université de Floride, a démontré qu’environ une personne sur dix était particulièrement attractive pour les moustiques, ceci notamment en raison des effluves acides ou ammoniaqués de la sueur, ou encore de la différence de concentration de stéroïdes ou de cholestérol à la surface de notre peau. Le taux n’est alors pas plus élevé que la normale dans l’organisme, mais en revanche bien régulé, ce qui fait que le surplus est évacué en surface, les attirant encore plus.
Dès lors, et au vu des conclusions de cette étude, somme toute très intéressante, quoi que nous fassions, nous serons donc repérés de loin. Il est donc quasi impossible de leur échapper d’autant que nous sommes en alerte jaune en Touraine selon le site Vigilance Moustique. Il ne reste alors plus qu’à espérer qu’ils soient plus alléchés par votre voisin.
M.M.
