Le député d’Eure-et-Loir qui veut devenir président du Conseil Régional en décembre a détaillé son plan de campagne. Il ne prendra (presque) pas de vacances.
“On va lui dire de se reposer un peu” taquine Christine Fauquet quand on demande à Philippe Vigier s’il va un peu lever le pied pendant l’été. La chef de file de l’UDI pour les régionales en Indre-et-Loire a-t-elle raison de s’inquiéter ? C’est vrai que voir des politiques battre la campagne à la fin du mois de juillet, c’est assez inhabituel. Comme de voir des élections en décembre d’ailleurs. Mais c’est bien ce qui se profile pour cette année 2015 avec un premier tour de scrutin le 6 décembre et le second le 13. Ce soir-là, le centriste Philippe Vigier espère alors que sa liste d’union avec Les Républicains sera majoritaire au Conseil Régional du Centre-Val de Loire et battra la gauche actuellement aux affaires. Voilà pourquoi il est encore là et que vous risquez de le croiser dans les prochains jours.
Je prends le temps de m’immerger”
Il a beau être hyperactif, Philippe Vigier n’a pas encore totalement bâti son armée. Les six listes départementales composant la grande liste régionale ne seront dévoilées que mi-octobre et pour le projet aussi il va encore falloir patienter (le temps que l’UDI et Les Républicains fusionnent leurs envies, donc négocient). Mais bon, l’élu n’est pas venu en Touraine pour rien ce lundi 20 juillet et il a donc distillé des indices. Il est passé par Descartes et le Lochois pour une “immersion” dans le milieu rural : “je prends le temps” explique-t-il. Celui de cerner les problèmes et les doléances. “On a notamment parlé du très haut débit Internet. Dans ce domaine, on a 5 ans de retard” peste le député qui regrette par exemple que des crédits aient été empruntés sur d’autres postes pour financer des travaux. “Le numérique, c’est un enjeu majeur pour le développement du territoire et la réduction de la fracture sociale. Il sera donc au coeur de notre projet.”
“Plusieurs dizaines de milliers d’emplois” à créer dans le tourisme
Sinon Philippe Vigier a un autre souci : le tourisme. Aujourd’hui il représente 3% de l’économie régionale… “si on arrive à le porter à 6% voire 8% ça représente plusieurs dizaines de milliers de créations d’emplois” par exemple dans le monde de l’hôtelerie où il estime que l’on manque d’offre par ici, notamment dans le haut de gamme : “la région devra manifester plus qu’une ambition.” Par ailleurs, le candidat aux côtés de Guillaume Peltier (Les Républicains) veut accélérer les démarches administratives de cette région où il trouve que tout lambine, notamment quand il s’agit d’aider des entreprises. Alors il imagine un guichet unique sur Internet qui permettrait d’avoir des renseignements et d’engager des projets pour peu que les différents partenaires s’assocint à l’idée. Son objectif “qu’il se passe 90 jours maximum entre la demande de soutien d’une entreprise et le versement de l’aide.” Et sans personnel supplémentaire, juste en optimisant.
Et aussi la formation, la santé, les trains…
Dans le viseur de Philippe Vigier, il y a enfin des sujets comme la formation (185 millions de budget régional) : il veut créer des sites décentralisés, au plus près des entreprises qui embauchent. On citera aussi la lutte contre la désertification médicale, qui ne passera pas par la création de maisons de santé juste pour le plaisir : “c’est bien mais ça ne suffit pas. Il faut augmenter le numerus clausus.”
Concernantl es transports, l’UDI tâcle l’équipe socialiste actuelle : “on ne peut pas promettre une rénovation de la ligne Tours-Loches à 150 millions d’euros, c’est 25% de ce qu’il faudrait.” Tous ces sujets, le candidat et ses lieutenants auront l’occasion d’en reparler dès fin août avec des réunions “à maximum 20 minutes des lieux d’habitation de chacun”, donc il pourrait y en avoir une quarantaine dans le département. Avec une maxime : “il ne peut pas y avoir de développement économique sans qualité de vie. Et inversement.” C’est encore un peu long pour un slogan de campagne mais ça donne une idée du climat…
Olivier COLLET
