Les résultats du premier tour des élections régionales pourraient finalement être bénéfiques à la gauche.
Ce dimanche soir, François Bonneau arrive 3ème du premier tour des régionales en Centre-Val de Loire. Le président sortant du conseil régional qui mène une liste d’union PS-PRG-UDE est devancé par l’union de la droite et du centre de Philippe Vigier et surtout par le Front National qui dépasse les 30%. Cependant, et ça c’était assez inattendu, la gauche est devant en Indre-et-Loire et en particulier dans des villes comme Tours ou Joué-lès-Tours qui ont pourtant élu des maires de droite il y a moins de deux ans et des conseillers départementaux majoritairement de droite en mars dernier.
La Touraine préfigure-t-elle l’issue finale de l’élection ? Quand on étudie en profondeur le contexte, cela parait en tout cas plausible. Car Philippe Vigier ne dispose pas vraiment de réserves de voix. Il y a bien Debout la France ou l’UPR mais on ignore si leurs voix se dirigeront vers le FN, la droite, le vote blanc ou l’abstention. Le FN également ne dispose pas de réserves de voix. Mais le PS, si. Déjà il pourrait bénéficier du soutien des Verts avec qui des discussions sont d’ores et déjà engagées en vue d’une fusion, quant au Front de Gauche il pourrait lui aussi appeler à soutenir François Bonneau au moins implicitement. Bref, la gauche est en mesure d’espérer une dizaine de points de plus que ce dimanche soir dans une semaine ce qui la placerait en tête et donc en position de conserver le pouvoir régional mais sans grande gloire (elle avait dépassé les 50% lors d’une triangulaire en 2010 au précédent scrutin).
Qu’en conclure, d’autant que c’est assez différent du contexte national souvent favorable à la droite ou au FN ? Peut-être que le rebond de popularité de l’exécutif après les attentats a été bénéfique, il est aussi possible que des électeurs mécontents des actions des élus de leur ville se tournent à nouveau vers la gauche. Et ce alors même que la participation est assez faible (à peine un électeur sur deux s’est déplacé) ce qui est souvent défavorable à la gauche. Mais cependant, il ne faut pas tirer de conclusion hâtive. Parce que l’on a déjà vu les scores du FN s’effriter entre le premier et second tour ce qui pourrait bénéficier à la droite. Ce qui est certain, c’est que les sondages ont menti et que la droite s’est fait surprendre.
Olivier COLLET
