Quand le don du sang devient gourmand

Septième opération « don gastronome » pour l’association Table Ronde Française et l’Établissement Français du Sang, le 4 décembre. On donne son sang, puis on déguste une collation concoctée par un chef.

Contrairement aux éditions précédentes, cette année, le « don gastronome » n’a pas eu lieu à l’hôtel Mercure de Joué-lès-Tours, mais dans le centre-ville de Tours, à l’hôtel Alliance. Situé tout près de la gare, c’est tout naturellement que des bénévoles s’y sont postés, flyers à la main. Interpellant les passants et dirigeant les intéressés vers le lieu où le sang est collecté.

Devant l’hôtel, Nicolas Gendre, président de l’association Table Ronde Française de Tours, est souriant. La collecte a débuté il y a un peu plus d’une heure, est déjà, l’affluence est bonne. Voire un peu trop pour une femme. Passée une première fois vers 12h30, elle a rempli le formulaire d’inscription sans pouvoir donner son sang en raison du temps d’attente. De retour à l’Alliance Hôtel une heure plus tard, le lieu n’a pas désemplit, elle ne peut toujours pas faire son don, sous peine de déborder de sa pause déjeuner.

On ne le sait pas toujours, mais donner son sang demande du temps. Céline Guédon, chargée de la promotion du don à l’EFS, nous a indiqué qu’en temps normal, il faut compter trois quarts d’heure. Pour un événement comme celui-ci, la durée peut s’allonger jusqu’à une heure et demi.

Thierry Jimenez est l’un des 3 chefs qui y participe. Il travaille au restaurant l’Auberge du XIIe siècle à Saché. Pour lui, cet événement est l’occasion de créer un moment de partage. Mais s’il a choisi de s’investir dans ce « don gastronome », c’est avant tout parce que dans sa famille, donner son sang est une tradition. Cet après-midi, il a décidé de régaler les donneurs, en leur offrant une assiette volontairement énergétique, articulée autour de plusieurs thèmes : mer (fricassée de crustacés) terre (foie gras et caramel de Porto), fraîcheur (Pana Cota, chocolat blanc) et enfin le sucrée avec un financier au poires.

Du côté des donneurs, l’en-cas est apprécié. Olivia, 36 ans en est a son troisième don. La jeune femme n’a jamais donné son sang dans un autre cadre que celui-ci. « C’est devenu un rituel… Avant je ne prenais pas le temps d’aller dans les bus » nous dit-elle. Ce qui l’a décidée à sauter le pas, c’est sa rencontre avec des membres de l’association Table Ronde Française qui est derrière l’organisation de cette manifestation. Nicolas Gendre nous a d’ailleurs précisé que c’est tout le but du « don gastronome » : rendre plus agréable le don du sang afin que des nouveaux donneurs rentrent dans la base de données de l’EFS. Un pari réussi puisque ce jour là, des personnes donnant pour la première fois étaient aussi de la partie. C’est le cas de Laurence 49 ans. Elle a entendu parlé de cette opération sur son lieu de travail. Elle profite du fait qu’elle ne travaillait pas ce vendredi après-midi pour faire un don. Quelque chose qu’elle voulait faire depuis longtemps, sans trouver le temps, ni l’occasion.

Justement, d’après Céline Guédon, c’est à cause de paramètres comme le manque de temps, la peur (aiguilles, vue du sang) ou encore à cause de l’oublie que la France connaît aujourd’hui un étrange paradoxe. Si 96% des français se disent favorable au don du sang, seul 4% de la population en âge de donner son sang (18-70 ans) le fait. A côté de cela les besoins en sang ne cessent d’augmenter, d’où le fait que l’EFS organise des manifestations originales pour attirer des donneurs.

Cynthia MONGO

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