La Loire risque de perdre une bonne partie de sa diversité poissonneuse et notre ciel pourrait bien voire grandement diminuer la quantité d’espèces d’oiseaux qui y évoluent. C’est le constat alarmant dressé par le dernier bilan de l’Agence Régionale de la Biodiversité en Centre-Val de Loire. Selon ses données, 39,5% des espèces d’oiseaux de la région sont menacées, mais aussi 25% des poissons d’eau douce, 34% des amphibiens (la famille des grenouilles, crapauds…), 21% des mammifères terrestres ou encore 20% des libellules.
Au final, dans notre région, une espèce animale sur 5 est en grand danger d’extinction, et 60% des espèces végétales sont fortement menacées. Pire, les chiffres sont plus élevés que la moyenne nationale, « ils s’expliquent notamment par les fortes pressions exercées sur les milieux naturels : artificialisation des sols, disparition des zones humides, agriculture intensive » relèvent les auteurs du rapport de 40 pages qui indiquent par exemple qu’entre 2009 et 2020 1 500ha ont été confisqués à la nature en Centre-Val de Loire, soit 6 terrains de foot par jour.
La Touraine fait partie des secteurs les plus concernés, notamment dans l’agglo de Tours et le Val de Cher. En particulier pour la construction de nouveaux logements.
Parmi les victimes de ce bétonnage en règle : les zones humides comme les mares ou les étangs. Ces terrains représentent 60% des sites naturels les plus menacés en Centre-Val de Loire. Et pour ceux qui restent, la dégradation de la qualité de l’eau est un autre problème (que ce soit à cause de pollutions ou parce que sa température augmente, compliquant fortement les conditions de vie d’un grand nombre d’espèces). De plus, près de 40% des nappes souterraines régionales sont jugées dans un état médiocre.
Bref, le document dresse un état des lieux alarmant pour la biodiversité ligérienne, redoutant encore une aggravation de la situation dont une hausse du nombre de jours à fort risque de feu de végétation (autour de 4 par an en ce moment, 10 à 25 d’ici 40 ans). Et que dire de la date des vendanges qui a pratiquement avancé de trois semaines en 45 ans ? (Elles viennent de débuter autour d’Amboise, par exemple).
La flore doit enfin subir l’arrivée d’espèces exotiques dites invasives, qui se développent rapidement au détriment de spécimens présents de façon historiques dans le coin (2 nouvelles plantes ont rejoint cette liste en 2021, la crassule de helms originaire d’Océanie et le faux indigo). L’Agence Régionale de la Biodiversité demande des mesures pour enrayer leur expansion. Une solution pourrait aussi consister à augmenter le nombre d’aires naturelles protégées (qui représentent tout de même déjà 33% du territoire en Centre-Val de Loire), planter plus de haies ou encore développer l’agriculture bio qui ne représente pour l’instant que 4,3% des surfaces cultivées chez nous.