Ce vendredi 24 décembre vers 1h30 du matin, une adjointe au maire de la ville de Saint-Pierre-des-Corps, Gania Bougabda, en charge des ainés, a été victime d’un incendie sur son véhicule personnel, un acte « volontaire » d’après de premiers éléments d’enquête. Deux heures plus tard, Laurence Lefèvre, une autre élue appartenant à la majorité du conseil municipal, et chargée des affaires sociales, a été victime d’un incendie « criminel » à son domicile.
Une enquête a immédiatement été ouverte, tant les deux faits survenus à si peu d’intervalle semblent liés au statut des deux femmes. Les auteurs risquent jusqu’à 20 ans de prison.
« En s’attaquant à des élues en responsabilité, c’est la République qu’on attaque, la démocratie et les électeurs qu’on bafoue. Je suis outré et révolté. Je condamne fermement ces actes » a immédiatement réagi le maire de la commune tourangelle Emmanuel François, élu à ce poste depuis l’été 2020.
La préfète d’Indre-et-Loire Marie Lajus a également réagi en début d’après-midi : « Dans le fonctionnement démocratique de nos institutions, la violence, l’intimidation ou la menace contre des élus ne sauraient être tolérés et constituent un acte gravissime contre la République » écrit-elle, en ajoutant que des renforts de forces de l’ordre sont mobilisés pour garantir la sécurité des élus de la commune.
Saint-Pierre-des-Corps connait un climat politique très tendu depuis l’arrivée aux affaires d’Emmanuel François (échanges vifs lors des conseils municipaux, polémiques à répétition, mouvements sociaux d’agents de la ville…) mais c’est bien la première fois que de tels actes sont à déplorer. Si l’on sait que les violences envers les représentants des institutions se multiplient, un tel niveau de violence est assez inédit dans l’histoire récente du département. De quoi faire bondir le président de l’Association des Maires d’Indre-et-Loire Cédric de Oliveira qui a écrit au procureur de Tours et à la préfète pour demander des moyens de protection :
« Cette situation est très grave et je ne l’accepte pas. Il est inadmissible que des élues de la République, qui s’investissent au quotidien au service des autres, soient victimes d’actes gratuits et lâches qui ne peuvent conduire qu’au découragement des femmes et des hommes qui s’engagent pour l’intérêt général. »
Celui qui est maire de Fondettes évoque encore une affaire « préoccupante » et assure qu’il se tient « aux côtés » du maire et des élues touchées pour accompagner les deux femmes ainsi attaquées.
Olivier Collet