Tours Métropole : A quoi ça sert le Projet Alimentaire Territorial ?

En gestation depuis 2017, il a été adopté par les élus

Ça a commenc en 2017 sous l’égide de Jacques Le Tarnec, maire de Berthenay et Vice-Président délégué à la politique alimentaire à la Métropole jusqu’en 2020. Ça continue aujourd’hui avec Alice Wanneroy, élue de la ville de Tours de la majorité d’Emmanuel Denis ayant repris la gestion de la politique alimentaire. Via ces élus, Tours Métropole met sur les rails son Projet Alimentaire Territorial (PAT) : un vaste document et plan visant à encourager l’implantation d’agriculteurs dans l’agglo mais aussi à favoriser les circuits-courts et éduquer à l’alimentation.

C’est quoi un projet alimentaire territorial ?

Créés par la Loi d’avenir pour l’agriculture de 2014, les PAT ont pour principaux objectifs de relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires en y soutenant l’installation d’agriculteurs, le développement des circuits courts ou la consommation de produits locaux dans les cantines scolaires. Pour y arriver, les documents sont élaborés de manière collective à l’initiative des acteurs d’un territoire (collectivités, entreprises agricoles et agroalimentaires, artisans, citoyens etc.).

Pour celui de Tours Métropole, les élus y ont participé, mais aussi les agents des services de l’agglo, la Chambre d’Agriculture, le lycée agricole AgroCampus de Fondettes, le Gabbto (Groupement des Agriculteurs Biologiques et Biodynamiques de Touraine), Impact 37… Autant d’acteurs qui réfléchissent depuis 2017 sur l’orientation à donner à ce Projet Alimentaire en partant d’un diagnostic de terrain.

On y retrouve quoi ?

Quatre ans après le lancement de la démarche, le projet est désormais prêt et s’oriente autour de plusieurs points clés :

Le contrôle du foncier, c’est-à-dire des terrains, constitue un point primordial. Tours Métropole acte avec ce projet le fait de maintenir et développer des zones agricoles sur son territoire, à travers un travail de veille, une étude foncière agricole puis le cas échéant par le rachat de terrains.

Sur ce foncier, l’idée est de pouvoir installer des agriculteurs (donc d’empêcher des constructions et une artificialisation des sols). Ça a déjà un peu commencé… Depuis 2014, 6 maraîchers ont ainsi été aidés pour s’installer sur le territoire métropolitain. Un début, mais qu’il faudrait accélérer pour Alice Wanneroy. Pour aider à ces installations, un « pack » pour les nouveaux arrivants est mis à disposition, comprenant accès à l’eau et à l’électricité, un conteneur agricole et la mise en place de signalétique. L’objectif est à ce titre clair : encourager la production sur le territoire et créer de nouvelles surfaces de production.

Mais le but n’est bien sûr pas d’installer des agriculteurs comme cela. La démarche s’organise aussi à travers le versant distribution : fourniture des productions aux cantines scolaires, via des commandes publiques… Pour que les agriculteurs de l’agglo aient des contrats pour vendre leur production.

Une démarche qui ne pourra pas fonctionner à la seule échelle de l’agglomération. La volonté des élus de la Métropole est ainsi de porter ce PAT « à l’échelle départementale et régionale » en l’intégrant par exemple dans les contrats de réciprocité passés avec les intercommunalités voisines. Parmi les autres pistes envisagées il y a aussi l’appui du Marché de Gros de Rochepinard avec la réflexion sur une plateforme solidaire de tri des fruits et légumes ou encore la création d’une légumerie…

Enfin dernier volet de ce PAT : l’éducation à l’alimentation à travers le soutien d’événements locaux autour de l’agriculture et l’alimentation, des opérations de communication visant à lutter contre le gaspillage, ou encore des actions dans les écoles…

Des interrogations sur les régies agricoles

Le PAT c’est aussi un document forcément très politique et à ce titre, les orientations différentes des uns et des autres se sont exprimées lors du débat du Conseil Métropolitain jeudi 25 février. Principal point de désaccord entre les élus : la mise en place ou non d’une ou plusieurs régies agricoles, en clair, le fait de « fonctionnariser » des agriculteurs. Tours Métropole embaucherait des agriculteurs au même titre qu’elle a des jardiniers ou des éboueurs dans ses effectifs.

Si du côté des élus de Tours, issus de la majorité d’Emmanuel Denis, ceci constituerait une véritable avancée, à l’inverse, plusieurs élus de droite notamment comme le maire de Saint-Avertin Laurent Raymond ou encore les maires de Berthenay (Christophe Loyau-Tulasne) et Saint-Genouph (Patricia Suard), deux communes ayant sur leur territoire plusieurs agriculteurs indépendants, s’y sont fermement opposés craignant une concurrence déloyale envers ces derniers. Des critiques face auxquelles Alice Wanneroy a temporisé, faisant œuvre de consensus et rappelant notamment que seules des études de faisabilité étaient pour l’heure prévues : « Aujourd’hui je n’ai pas de certitudes, d’où l’étude de faisabilité. Je pense que c’est important de se poser la question. »

Mathieu Giua

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