Protection de l’enfance : une situation tendue à la Fondation Verdier

Avec notamment le licenciement de trois employés…

Acteur de la protection de l’enfance depuis 1835, la Fondation Verdier est un acteur important de ce secteur en Indre-et-Loire, avec 145 employés et 143 enfants qui lui sont actuellement confiés. Une association reconnue, vouée néanmoins à disparaitre via une fusion avec la Croix-Rouge au 1er juillet prochain, l’association ayant remporté l’appel à projets lancé par le Département en 2018 pour s’occuper du lot sur le territoire de la Métropole (22 communes).

Rappelons que si le secteur de l’aide sociale à l’enfance (ASE) est une compétence du Conseil Départemental, celui-ci en délègue une grande partie à des associations comme la Fondation Verdier depuis 1968. Si pendant de nombreuses années, de simples conventions étaient passées entre les différentes parties, le cadre législatif a évolué, si bien qu’en 2018 le Conseil Départemental a lancé des appels à projets avec mise en concurrence.

Un exemple des orientations des politiques publiques conduisant à une marchandisation du secteur pour les salariés de la Fondation présents vendredi matin devant les locaux de la rue Rouget de Lisle, près des Halles de Tours. Ce même matin doit s’y tenir un CSE (Comité Social Economique) de la Fondation devant acter le licenciement de trois salariés sur fond de difficultés financières. Un argument faussé selon Romuald, éducateur spécialisé et élu au CSE justement :

« La direction est en train surtout de faire place nette pour la Croix Rouge. Les trois licenciements ne sont pas justifiables et nous craignons qu’ils ne soient pas les derniers. On va vers une situation catastrophique. »

Ce dernier revient sur une situation qui se détériore depuis plusieurs années : « Le département est notre seul financeur et il a laissé pourrir la situation au prétexte qu’il n’a pas à intervenir dans la gestion de ses partenaires. »             

Le délégué syndical dénonce ainsi des politiques publiques obligeant de plus en plus à tirer les prix à la journée (le coût estimé pour la prise en charge d’un enfant sur une journée) vers le bas, obligeant de facto à des économies et des charges de travail de plus en plus importantes pour les salariés :

« Les conditions de travail sont de plus en plus dégradées et c’est l’accompagnement des enfants qui devient plus fragile. »

Au-delà de la situation des employés de la Fondation Verdier, c’est le problème général du domaine de la protection de l’enfance qui est pointé. Sur place ce vendredi matin près des Halles, on retrouve ainsi plusieurs salariés d’autres associations venues en soutien, mais aussi dénoncer une casse globale, liée selon eux à une marchandisation du secteur. « Ce sont les enfants qui en sont les premières victimes » témoignent-ils en cœur.

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