Une délibération à laquelle les élus écologistes ont fait savoir leur opposition.
Après l’augmentation du nombre de vice-présidents (lire par ici), les élus du Conseil de la Métropole de Tours avaient à voter pour l’augmentation de leurs indemnités ce lundi soir.
Pour Philippe Briand cette revalorisation est justifiée au regard du travail fourni et des heures passées à la Métropole. « Elle est légitime parce que cette assemblée travaille énormément et que vous êtes tous très investis avec un engagement permanent qu’il faut saluer ». Dans les faits, les vice-présidents et le président voient leur revenu augmenter de 14% pour passer à 1 761 euros brut par mois. Les vice-présidents sans délégation passent eux à 987 euros brut (4% d’augmentation). Les élus avec délégation toucheront désormais 754 euros brut (4% d’augmentation) et les élus sans aucune délégation (Sophie Auconie, députée, Serge Babary, sénateur et Jean-Gérard Paumier, président du Conseil Départemental) auront 232 euros brut d’indemnités.
Face à une décision qui ne manquera pas d’être commentée, Philippe Briand compare avec d’autres : « à Dijon le président touche 3617 euros, à Nantes 3611 et à Orléans 4751 euros brut. Nous sommes bien en-dessous ». Une différence que le président de Tours Métropole explique par le fait que lui et ses vice-présidents acceptent de ne pas toucher plus, afin de partager l’enveloppe avec tous les élus de la Métropole. Avec cette augmentation, le président de Tours Métropole est en effet au tiers du plafond autorisé et les vice-présidents à 46% de leur plafond.
Et toujours au jeu des comparaisons Philippe Briand d’affirmer que les revenus des élus métropolitains coûtent 1,26 euro par habitant contre 2,44 euros par habitant à Orléans.
Des arguments qui n’auront pas suffi pour convaincre les élus écologistes. Emmanuel Denis, bien que non opposé aux indemnités, et “conscient du travail effectué” a notamment regretté l’absence de débat : « je vois plusieurs problèmes, d’abord cela n’a pas été débattu en commission des finances alors que cela va coûter un demi million d’euros par an à la Métropole. » Pour l’élu EELV, « il y a une défiance forte des citoyens envers le rapport à l’argent et les élus, c’est un mauvais signal donné parce que ce n’est pas le bon moment. il faudrait pouvoir fixer des indemnités en fonction des personnes et de leurs activités au sein de la Métropole ». Une prise de parole suivie par celle de Didier Vallée qui s’est dit « gêné par cette augmentation » parce qu’elle renvoie « une mauvaise image vers l’extérieur ».
Dans ce débat c’est Marie-France Beaufils qui est finalement venue défendre la proposition. « Elle est raisonnable parce que chacun consacre de plus en plus de temps à la Métropole ». Et la maire de Saint-Pierre-des-Corps d’évoquer « un débat perturbé par le climat né de l’élection présidentielle, alors qu’au contraire les indemnités sont un rouage essentiel à la démocratie, sinon il y aurait que des élus rentiers. »
Quant aux élus écologistes, sur demande de Philippe Briand « afin d’être cohérents avec vos choix », ils ont renoncé à l’augmentation de leurs indemnités personnelles. Au final, la délibération a été adoptée avec deux votes contre (les deux élus écologistes) et une abstention (celle de Sophie Auconie).