Connue pour alerter régulièrement sur le sort des jeunes étrangers isolés, l’antenne tourangelle de l’association Utopia 56 vient de lancer un nouvel appel. En cette fin de mois de juin, elle s’inquiète d’une recrudescence de jeunes filles seules sans solution dans l’agglomération tourangelle. Habituellement occupée à s’occuper en majorité de jeunes garçons, la structure assiste donc à une hausse de la demande d’aide féminine, avec les risques supplémentaires que ça peut comporter.
« Une jeune fille sans hébergement est une jeune fille en danger immédiat : exposition aux violences sexuelles, à l’exploitation, aux réseaux de traite, aux agressions, à la précarité extrême. Laisser une mineure à la rue, c’est manquer à tous nos devoirs collectifs de protection de l’enfance » explique un communiqué qui déplore que le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire refuse de les reconnaître comme mineurs, ce qui les empêche d’avoir accès à l’accompagnement social proposé aux moins de 18 ans et les redirige vers le SAMU social, souvent saturé.
« Ces mineures sont abandonnées à leur sort, sans hébergement, sans accompagnement, et exposées à des dangers majeurs » décrit Utopia 56 qui en loge actuellement une dizaine via son réseau ou des dons mais qui dit arriver au bout de ses capacités, d’autant plus qu’elle relève aussi un allongement du délai de traitement des recours administratifs pour tenter de faire annuler la première décision.
« Nous ne pouvons plus répondre à toutes les demandes et chaque jour, nous craignons de devoir faire face à l’insoutenable : laisser une mineure seule à la rue » explique encore la structure qui demande une mise à l’abri « immédiate » de toute jeune fille se déclarant mineure, un renforcement des capacités d’hébergement d’urgence et une meilleure coordination entre les différents services d’aide.