Le concept était inspiré d’une initiative prise par le Conseil Départemental du Loir-et-Cher. En 2017, l’Indre-et-Loire inaugurait le site JobTouraine. L’idée : un portail qui met en relation employeurs et futurs employés en fonction de leurs compétences, de leurs critères mais surtout de leur lieu de résidence. L’expression « site de rencontres » était d’ailleurs clairement assumée.
Au lancement, on comptait environ 300 CV en ligne et une soixantaine d’offres pour 131 postes à pourvoir dans le département. « Un début intéressant » disait alors l’élu départemental Vincent Louault. Soutenu par l’Etat qui a versé une subvention de 200 000€ pour ce dispositif, le département d’Indre-et-Loire espérait alors des retours rapides, notamment pour soutenir les bénéficiaires du RSA (à l’époque le territoire en comptait 17 000 nécessitant un budget de 77 millions d’€ par an pour leur verser leurs aides).
Après un an d’activité et le lancement d’une appli mobile, 3 500 CV avaient été déposés dont 1 900 par des bénéficiaires du RSA. « 25% des personnes qui ont déposé un CV ont eu des discussions autour de leur profil avec des employeurs » expliquait Vincent Louault qui assurait que 400 bénéficiaires du RSA avaient pu retrouver une activité grâce à ce service.
Aujourd’hui, force est de constater que l’engouement est passé. JobTouraine va cesser son activité comme l’annonce la président du Conseil Départemental Nadège Arnault. Un choix nécessaire en raison de la rigueur budgétaire que la collectivité s’impose en 2025 : 120 000€ devraient ainsi être économisés. « JobTouraine était innovant lorsqu’on l’a créé mais maintenant c’est à bout de souffle. Par exemple France Travail propose le même type de service » justifie l’élue qui assure néanmoins que le budget dédié à l’accompagnement des allocataires du RSA ne baissera pas (il est d’environ 7 millions d’€).
Au total, le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire annonce 12 millions d’€ d’économies dans son budget 2025 qui doit être débattu et voté ce vendredi 28 mars. Pour atteindre ce chiffre, plusieurs leviers seront activés dont environ 6 millions d’€récupérés grâce « à une optimisation des dépenses sociales ». Certaines aides seront supprimées comme des sommes apportées aux assistantes maternelles « mais elles seront compensées par d’autres dispositifs venant d’autres acteurs » assure Nadège Arnault.
En parallèle, les investissements seront nettement diminués. 82 millions d’€ sont évoqués soit 8 millions d’€ de moins qu’en 2024. Dans cette somme, 37 millions d’€ seront dépensés quoi qu’il arrive car ils correspondent à des chantiers déjà engagés comme pour le pont de Descartes. Le reste sera soumis à l’accord des banques : le Conseil Départemental envisage d’emprunter 60 millions d’€ mais sa fragilité financière et une possible hausse des taux d’intérêts risquent de rendre les banques réticentes.
« Il faudra peut-être renoncer à certains projets » résume la présidente Nadège Arnault qui continue d’être « inquiète » face à la situation de sa collectivité. Pour s’en sortir, elle a eu un rendez-vous avec des conseillers du 1er ministre le 14 mars. Une réunion qui a duré toute une journée et qui pourrait être suivie de nouveaux entretiens afin d’envisager une évolution de la réglementation pouvant donner de l’air aux finances locales.
Olivier Collet