“No culture, no future”, “plus d’artistes, moins de capitalisme”… Ce sont ce genre de slogans que les manifestants partis de place Jean Jaurès ce jeudi après-midi à Tours ont brandi sur leurs pancartes.
Intermittents du spectacle, associations, syndicats, tous se sont réunis en réponse aux coupes budgétaires et aux différentes politiques publiques comme les restrictions sur le Pass Culture. Ces derniers expriment un véritable sentiment de “violence” envers leur corps de métier, déjà bien fragilisé. “On nous fragilise encore plus alors que notre intermittence et notre manque de statut nous pénalise déjà à la base”, explique Nathalie Manguy, membre du collectif Culture en Danger.
Une situation qui ne manque pas d’inquiéter aussi les étudiants en formation, voulant faire carrière dans le monde de la culture. C’est le cas, par exemple, d’Annabelle, étudiante en dernière année de master Création de projets culturels en art du spectacle à la faculté des Tanneurs : “On s’inquiète vraiment pour notre avenir. Déjà que les structures ont du mal à trouver le budget pour accueillir des stagiaires, j’imagine mal comment la suite peut bien se passer.”

Pour cause, pour son budget 2025, le ministère de la Culture a annoncé une coupe de 50 millions d’euros, après une baisse de 100 millions déjà effectuée fin 2024. Une injustice pour le monde de la culture qui pointe du doigt une invisibilisation de son impact dans notre société.
“L’objectif pour nous aujourd’hui c’est de faire comprendre à tout le monde que la culture est essentielle à chaque étape de la vie des citoyens”, explique Nathalie Manguy. “Il faut arrêter de penser que la culture ne se résume qu’aux loisirs. Ce n’est pas un loisir, c’est un besoin vital. Et surtout elle touche tous les domaines de la société tels que la santé ou l’éducation.”
Pour se faire entendre, des centaines de personnes se sont donc rassemblées ce jeudi 20 mars à 13h devant l’Hôtel de Ville de Tours. Un cortège a par la suite été créé pour naviguer à travers différents lieux culturels de la ville tels que la salle de concert le Petit Faucheux, le Centre de Création Contemporaine Olivier Debré ou encore l’école de musique Jazz à Tours. A quelques étapes du parcours, des collectifs et des associations ont pu livrer quelques performances artistiques pour “affirmer leur vitalité et leurs compétences”.
Ce même jour, une autre manifestation a eu lieu à Orléans. En effet, ces mobilisations s’inscrivent dans une campagne d’actions à l’échelle nationale, rassemblant syndicats, employeurs, salariés et citoyens non syndiqués.
Audrey Lecomte