Tours accueillait ce samedi 15 juin sa 18ème marche des fiertés. Si les mines sont aussi joyeuses que chaque année en apparence, de nombreuses personnes présentes ressentaient cette marche comme particulièrement importante, dans le contexte de montée de l’extrême-droite, souvent accusée de bafouer les droits des personnes LGBT.
Un rassemblement identitaire du collectif tourangeau Des Tours et des Lys a d’ailleurs eu lieu en marge du défilé orchestré par le Centre LGBTI de Touraine.
Sur le trottoir d’en face, Camille, 24 ans, accompagnée de quelques autres passants, s’est arrêtée pour répondre à ce collectif qu’elle qualifie de fasciste. “Je n’allais même pas à la gay pride, mais faire mes courses. Je ne vais pas bouger d’ici tant qu’il ne seront pas partis” nous dit-elle.
Le cortège de la Marche des Fiertés s’est lui élancé vers 15h30 du Château de Tours. Violaine, 25 ans, assistante RH, lesbienne, vient comme tous les ans défendre les droits LGBT et les droits des femmes. “On sent clairement une ambiance plus pesante depuis quelques jours. Et j’entends certains membres de ma famille dont le discours s’est désinhibé, encore plus intolérant qu’avant” explique-t-elle à Info Tours.
Manon, régisseuse trans, avoue une certaine angoisse face à cette période sombre. “On sait très bien que les menaces de l’extrême droite ne sont pas des menaces en l’air, donc on fait attention. »
Nicolas Amico, secrétaire général adjoint du collectif LGBT de Touraine, résume la situation : “Cela reste un moment joyeux, mais on oublie pas que l’on est en lutte.”
Pascal Montagne
