Nous l’indiquions hier, ce lundi 27 mai, en conseil municipal, la majorité du maire Emmanuel Denis, a proposé une délibération visant à attribuer à la Loire, la citoyenneté d’honneur de la ville de Tours. Un acte symbolique, mais qui s’inscrit dans une démarche plus globale de conférer à terme un statut juridique au fleuve royal.
Le conseiller municipal, délégué aux questions relatives à la Loire et au Cher et à la préservation du patrimoine fluvial, Christopher Sebaoun, a ainsi explique que la démarche vise à inscrire la Loire comme citoyenne d’honneur de la ville de Tours mais surtout d’inscrire un schéma de pensée autour du fleuve. « Il faut le considérer comme une entité morale à part entière. L’étape d’après est la reconnaissance d’un statut juridique par les élus parlementaires. En faisant ainsi, la ville de Tours a l’ambition de montrer l’exemple ».
Derrière ce vote symbolique, le débat qui s’est tenu a été riche. Un “carnet de santé” du fleuve a notamment été présenté par plusieurs scientifiques universitaires, spécialistes de la question. Leur présentation a mis en avant plusieurs points : si la Loire a l’image d’un fleuve préservé comparé à d’autres, il n’en reste pas moins que la biodiversité s’y affaiblit. Par ailleurs, elle est également polluée aux micro-particules plastiques notamment.
Le dérèglement climatique entraînera également un changement du comportement du fleuve. Ainsi selon des modèles établis, il apparaît que d’un côté l’étiage – comprendre les périodes de sécheresse – risquent de durer plus longtemps, tandis que les phénomènes de crues classiques reviendront plus souvent à l’opposé.
Pour tous les élus, il faut aller au-delà de la simple symbolique de cette reconnaissance de citoyenneté d’honneur. Quant à un éventuel statut juridique, les débats quasi philosophiques, ont montré qu’il reste beaucoup de questionnements sur ce qu’il faut définir. Du côté de la ville, on s’est par ailleurs engagé à dresser un bilan annuel sur le fleuve.
