En Touraine, 10 millions d’€ en plus pour la protection de l’enfance

Ce vendredi 29 mars le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire vote son budget 2024. L’événement est important car l’enveloppe totale est de 745 millions d’€ dont plus de 400 millions d’€ dédiés aux dépenses de solidarité (versement du Revenu de Solidarité Active, de l’Allocation Adulte Handicapé ou de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie). Mais le Département, c’est aussi 90 millions d’€ d’investissements dans le domaine des collèges, pour la gestion des routes, le soutien aux projets communaux, l’aide à la culture ou le développement du tourisme.

Ce qu’il faut savoir c’est que ce budget 2024 est aussi le premier de la nouvelle présidente de la collectivité, Nadège Arnault. Elue fin 2023, elle a succédé à Jean-Gérard Paumier qui est devenu sénateur (mais reste conseiller départemental).

Sa prise de fonction se fait « dans un contexte financier particulier et inédit » explique-t-elle lors d’une conférence de presse, comparant la situation économique actuelle à celle de la crise financière de 2008. En fait le Conseil Départemental souffre d’une forte baisse des revenus liée aux difficultés du marché immobilier. Les ventes se réduisent faisant mécaniquement chuter les taxes qu’il touche sur les transactions. En plus de ça, l’Etat lui demande le remboursement de 2,5 millions d’€ d’avance car les recettes de TVA ont été moins élevées que prévues.

Heureusement la collectivité avait 39 millions d’€ de réserves dans ses caisses, mais cette épargne va fondre d’un coup. Résultat : 73 millions d’€ d’emprunts sont programmés pour 2024, environ le double des prêts contractés l’an dernier (34 millions d’€).

Clairement, le Conseil Départemental s’attend à vivre des moments difficiles, en particulier à partir de 2025. Nadège Arnault n’exclut pas d’avoir de gros soucis financiers pour gérer le quotidien. Pour cette année, elle a déjà programmé un coup de rabot de 5 millions d’€ sur les investissements. Néanmoins, l’élue insiste : elle tient à rajouter 10 millions d’€ de crédits pour la protection de l’enfance. « Il y a un besoin, le nombre d’informations préoccupantes que l’on reçoit est en augmentation tout comme le nombre d’enfants confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance » explique-t-elle. Des enfants « plus abimés qu’auparavant » glisse-t-elle, en comparaison avec la période d’avant-Covid.

Ce budget supplémentaire représente environ 10% de hausse de crédits. Une rallonge qui n’est pas du luxe si l’on en croit les professionnels qui ont plusieurs fois manifesté pour réclamer des budgets supplémentaires.

Cette rallonge permettra de créer des postes en plus au sein des structures à qui la collectivité confie la gestion des enfants en difficulté. Elle accompagne au passage le lancement d’un nouveau dispositif dédié aux mineurs en grande difficulté, ayant des profils particuliers. Une maison avec 4 places d’accueil a ainsi été réquisitionnée pour les accueillir à La Membrolle-sur-Choisille. « C’est un début de réponse » explique Nadège Arnault, conscient qu’il faudra sans doute augmenter le plan face aux besoins. Mais pour ça, il faudra aussi du personnel spécialement formé.

Au total, ce sont 1 400 enfants qui sont suivis par les services départementaux en Indre-et-Loire. Jusqu’ici une soixantaine se trouvaient sans réponse.

A noter en prime que le budget dédié à l’autonomie et au handicap sera lui revalorisé de 13,6 millions d’€ cette année. Cela permettra notamment de soutenir des établissements en difficulté, dont des EHPAD où les déficits peuvent dépasser les 2 millions d’€. Les collèges tourangeaux bénéficieront eux de crédits d’environ 20 millions d’€ pour leur modernisation.

Olivier Collet

À lire sur Info Tours

Suivez l'actualité en temps réel

La météo présentée par

TOURS Météo

Recherche

StorieTouraine - L'actu en résumé

Inscription à la newsletter

Agenda