Les 800 fans de Renaud avaient pris place dans la salle du Vinci et impatients, applaudissaient bien avant que commence le récital. Dans son costume gris, ses baskets rouges et une marinière, mais sans bandana, l’artiste fait son entrée sur scène sous un tonnerre d’applaudissement et il entame sa première chanson et là le dilemme pour nous commence, comme beaucoup d’autres spectateurs excepté les inconditionnels. Doit-on pleurer, doit-on s’en aller, par respect pour l’artiste, nous resterons, mais le malaise nous poursuivra tout au long du concert. Une voie inaudible des paroles incompréhensibles, heureusement entouré d’un orchestre à corde, d’une guitariste, d’un accordéoniste et d’un formidable pianiste, cet ensemble ainsi que le régisseur lumière sauve le spectacle. Pendant 1 h 30 nous avons pensé que Renaud allait pouvoir nous faire revivre les grands jours du bonhomme, il tente même de faire chanter la salle sur Manhattan-Kaboul. Après Un exercice de funambule plus ou moins réussi et des preuves indéfectibles des fans qui ne lâcheront pas, les autres, entre tristesse et incompréhension ont quitté la salle en lui souhaitant un prompt retour avec son style légendaire qui a fait son succès par le passé.
Roger Pichot
