« Promouvoir une alimentation durable en reconnectant le monde urbain et le monde paysan. » C’est l’objectif d’Amanda Yahia, qui a ouvert La Fourchette paysanne, le 15 septembre 2023, place de la Victoire, à Tours. Sur les étals de cette épicerie/crémerie, fruits et légumes bio de saison côtoient fromages, viandes, pains, biscuits, boissons, confitures et autres condiments.
Tous les produits vendus sont garantis sans pesticides, sans additifs, sans antibiotiques ou OGM et aucun d’entre eux n’est issu de cultures sous serres chauffées ou hors sol. La majorité provient d’Indre-et-Loire ou des départements alentours. Seuls quelques produits viennent de plus loin, comme le citron, l’huile d’olive ou les bananes. « Je ne veux pas en faire un magasin de bobos. Je souhaite que tous les gens puissent venir y faire leurs courses du quotidien », assure la gérante.
La jeune femme de 29 ans propose par ailleurs des plats faits maison à emporter pour le déjeuner. À la carte : un plat, un sandwich et un dessert du jour. Un moyen de lutter contre le gaspillage alimentaire et de revaloriser des « légumes moches », que personne n’aurait achetés. « Avec des pommes abîmées, nous allons faire un crumble. Nous pouvons aussi faire rôtir des carottes un peu flétries », détaille-t-elle. Celle qui est originaire de région parisienne mise sur une cuisine végétale, afin de démontrer qu’il est possible de manger moins de viande en ayant une assiette tout aussi savoureuse.
« Faire parler ceux que l’on ne voit plus »
Amanda Yahia organise également des conférences, gratuites et ouvertes à tous. L’objectif ? Aborder les grands enjeux de l’agriculture et de l’alimentation avec des agriculteurs du Centre-Val de Loire. « Je veux faire parler ceux que l’on ne voit plus et à qui l’on ne donne pas la parole », explique-t-elle. Des experts de l’alimentation interviendront aussi lors de ces événements. Dans cette logique d’éducation populaire, la gérante a imaginé un rayon livres, « de la fourche à l’assiette ».
Il y a trois ans, la désormais Tourangelle quitte son poste chez Expedia pour revenir travailler dans le secteur alimentaire, après des expériences professionnelles chez Saint-Michel biscuits et Nestlé. « Je voulais comprendre les matières premières, ce qui fait un bon pain ou un bon fromage, mais je me suis rendue compte que n’avais jamais mis un pied dans une ferme alors que tout part de là. L’alimentation, ce sont des hommes et des femmes, de la terre, de l’eau, un climat… », raconte-t-elle.
Elle réalise alors des stages dans plusieurs exploitations agricoles, partout en France et même jusqu’en Toscane, en Italie, où elle découvre l’oléiculture. Pendant un an, elle apprend les métiers d’éleveurs (ovin, caprin, bovin et porcin), de maraîcher, de vigneron ou d’apiculteur. Une aventure qui lui fait prendre conscience de la réalité du terrain et des difficultés du monde paysan.
Avec La Fourchette paysanne, qui succède à l’épicerie vrac Sur la branche, Amanda Yahia souhaite donc mettre en avant ces hommes et ces femmes qui nourrissent les Tourangeaux mais aussi tous les Français.
« C’est très dur, ils sont très courageux. Ils travaillent sept jours sur sept, ils n’ont pas de vacances car c’est difficile de trouver des remplaçants… Ça me fait de la peine ce manque de respect et de considération qu’ont les gens envers les agriculteurs, simplement à cause d’un manque d’informations. » La jeune femme aimerait également parvenir à une juste rémunération des producteurs, à la hauteur de leur travail, et un prix d’achat raisonnable pour les consommateurs. Des consommateurs qui, Amanda en est persuadée, « ont le pouvoir de changer les choses ».
Pratique
La Fourchette paysanne : 2 bis, place de la Victoire, à Tours. Horaires d’ouverture : du mardi au samedi, de 10 h à 14 h et de 16 h à 19 h. Tarifs pour le déjeuner : 11,5 € le plat du jour (11 € si le client vient avec son contenant) ; 6,5 € le sandwich ; 3,5 € le dessert.
Plus d’informations par mail à contact@lafourchettepaysanne.com ; sur Facebook : La Fourchette Paysanne ; ou sur Instagram : @lafourchettepaysanne
Émilie Mette
Article publié initialement en octobre 2023 et mis à jour le 1er janvier 2024.
