Bio, végan, zéro déchet et solidaire : une nouvelle savonnerie artisanale engagée en Touraine

Son laboratoire de production est situé au sein même de son appartement, dans le quartier des Fontaines à Tours-Sud. « Dans une pièce fermée entièrement dédiée à ça, comme l’exige la réglementation » explique Candice Menant-Fernandez. A 28 ans, l’entrepreneuse a suivi tout le cursus de formation nécessaire avant de lancer sa marque La Fleur des Châteaux à l’été 2023. Ses produits : des savons artisanaux à l’argile ou au lait de riz, parfumés aux essences de Grasse ou agrémentés d’ingrédients inhabituels comme la poudre d’orties ou le marc de café.

Le projet est né à la fin de l’année 2022. A cette époque, la jeune femme travaille pour le Parlement européen. Militante de longue date du parti écologiste EELV – elle en est conseillère fédérale au niveau national – elle suit les dossiers sur l’agriculture, le commerce équitable ou l’économie sociale et solidaire. Ça la passionne mais les évolutions de réglementation vont trop lentement à ses yeux et elle préfère agir de façon plus concrète, en ayant directement une influence sur l’économie.

L’idée d’une savonnerie n’est pas venue par hasard. En 2017, Candice Menant-Fernandez est partie en service civique en Bolivie avec l’association Cœur de Forêt. Une aventure de 2 ans où elle a rencontré l’amour et des femmes formidables qui lui ont appris à fabriquer des savons… avec du lait de riz. « Là-bas à 4 000m d’altitude, on est proche du soleil et il brûle la peau. Ils utilisent donc le lait de riz comme crème ou masque pour la peau. »

A force de multiples essais, testés par la famille et les amis, l’apprentie savonnière perfectionne sa technique. Aujourd’hui, elle propose 4 types de savons. L’huile de tournesol vient du Loir-et-Cher, l’argile est issu du commerce équitable, le café c’est en fait du marc de café, donc de la seconde main… Quant aux orties, elle les ramasse elle-même avant de les transformer. La démarche écoresponsable ne s’arrête pas là : le matériel de production de La Fleur des Châteaux est essentiellement d’occasion et les emballages cartonnés des livraisons proviennent d’un magasin de cigarettes électroniques des Fontaines qui les cède, au lieu de les jeter.

Mieux : « j’ai 200 à 300 moules chinés sur Le Bon Coin » raconte Candice Menant-Fernandez. Des cœurs, des fleurs… Et même un moule Harry Potter. « J’adore chiner et en plus ça me permet de rencontrer des gens qui peuvent devenir des clients » nous dit-elle. Présente pendant l’été sur le marché d’Amboise, la savonnière est d’ailleurs ravie des débuts de sa marque : « J’écoulais tout le stock à chaque fois. » En novembre, elle a même stoppé la vente pour se consacrer à la production, à l’exception d’un financement participatif.

Autre particularité des savons : ils incorporent des messages comme « My body my choice » ou « Sororité » : des références à ce qu’on appelle le mouvement body positive face aux critiques incessantes sur la morphologie des femmes, mais aussi à la solidarité entre femmes. D’ailleurs, chaque mois, La Fleur des Châteaux reverse une partie de son chiffre d’affaire à une association engagée pour les femmes. Par exemple à des actions contre le cancer du sein en octobre lors du mois annuel de sensibilisation Octobre Rose, ou à une structure orléanaise de soutien aux femmes malvoyantes pour décembre.

Intégrée dans le réseau d’entrepreneuses d’Indre-et-Loire Touraine Women, Candice Menant-Fernandez sur les marchés de Noël qu’on pourra croiser La Fleur des Châteaux (le 3 à St-Cyr-sur-Loire, les 9 et 10 à Monts, les 16 et 17 à Amboise) avec une particularité : la possibilité d’acheter des savons suspendus. Donc de payer un savon qui sera offert à une personne qui n’a pas les moyens de se l’acheter.

Olivier Collet

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