L’Archange Gabriel sur un fond d’or : l’œuvre est signée du peintre Antonio Vivarini et elle vient de prendre place au rez-de-chaussée du Musée des Beaux-Arts de Tours.
Sauf que pour l’instant elle n’appartient pas à l’institution. Le site l’expose dans l’espoir de réunir les fonds nécessaires à son acquisition définitive auprès d’un galeriste. « Il m’a contactée en 2020, avant même que j’arrive au musée » explique sa directrice Hélène Jabot. L’achat serait particulièrement pertinent : Tours est la 2e ville de France avec le plus gros fonds dédié à l’art primitif italien, juste derrière Paris avec le Musée du Louvre (Avignon en a beaucoup aussi, mais ce sont des dépôts du musée de la capitale).
Très bien entretenue, la peinture faisait à priori partie d’un ensemble comportant au moins 4 pièces, et dont deux autres éléments se trouvent déjà au Musée des Beaux-Arts (le 4e, une vierge, se trouve dans une collection privée non identifiée). Elle a été réalisée sur un support de bois (du peuplier) et représente une scène de l’Annonciation, dans laquelle il révèle à Marie qu’elle porte en elle le fils du Christ.
Séparé du reste de la composition pour une raison que l’on ignore, l’Archange pourrait donc rejoindre ses semblables. Mais il manque une partie de la somme nécessaire. Estimée à 395 000€, l’œuvre est proposée à 345 000€ par son propriétaire actuel, « très attaché aux collections publiques » selon Hélène Jabot. Le legs de 97 000€ apporté par une Tourangelle (Colette Grobois), une subvention de l’Etat de 124 000€ et un apport de 64 000€ de la ville de Tours ont déjà permis de réunir une grosse partie de la somme nécessaire mais il manque encore 60 000€.
D’ici fin juin, le Musée des Beaux-Arts compte donc sur le mécénat des entreprises et la générosité du grand public pour rassembler les fonds qui permettraient de compléter son fonds de tableaux italiens, resté figé depuis 2005 et qui n’a été abondé que deux fois depuis 1998. « Quelque chose se passe avec ce tableau, il est séduisant » commente l’adjoint au maire Christophe Dupin, en charge des affaires culturelles dans le but de convaincre l’intérêt d’un soutien à l’opération.
Pendant les deux prochains mois, chaque personne qui visite le musée se verra proposer d’ajouter au moins 5€ au prix d’entrée dans le but de participer à ce financement participatif baptisé « Adopte un ange » (avec