EN IMAGES : Au cœur d’un exercice incendie à la cathédrale de Tours

De mémoire de pompiers c’est la première fois qu’une simulation d’une telle ampleur est organisée dans le monument. Ce jeudi 4 mai, une quarantaine de secouristes se sont déployés dans la cathédrale Saint-Gatien de Tours où l’on organisait un exercice incendie. Une opération de trois heures débutée à 14h et qui a nécessité un bouclage du quartier autour de l’édifice religieux, « mais en cas de feu réel, on aurait tout évacué dans un rayon de 300m » confiaient les autorités.

Le dispositif était assez impressionnant : pompiers, agents de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, curé, équipes préfectorales et policiers se sont rendus sur place. L’idée était de faire comme si un feu s’était déclaré au niveau de la charpente de l’établissement, avec risque de propagation au Musée des Beaux-Arts pour cause de vent fort venant du nord. Un scénario comparable à ce qui a pu avoir lieu en avril 2019 à Notre-Dame de Paris, et c’est d’ailleurs suite à ce drame que l’Etat a décidé de monter ce genre d’opération, lui qui est propriétaire de 88 cathédrales dans tout le pays (dont celle de Tours).

Les secouristes appelés sur les lieux venaient de plusieurs centres différents : Tours-Centre, Tours-Nord ou St-Pierre-des-Corps. Deux grandes échelles ont notamment été déplacées devant la cathédrale. Et en cas d’incendie réel, c’est au moins un contingent de 80 hommes et femmes qui aurait été appelé, avec des renforts venus de départements voisins. Des drones peuvent également être sollicités.

L’objectif était à la fois de tester le dispositif d’extinction des flammes mais aussi de protection pour la quinzaine d’œuvres d’art remarquables situées à l’intérieur. Seules trois d’entre elles peuvent être déplacées, dont le fauteuil historique de l’archevêque. Trop précieux pour être réellement bougé, il a été remplacé par un siège factice transporté vers le Musée des Beaux-Arts, lieu refuge prévu à l’avance. Pour les autres joyaux patrimoniaux, la cathédrale est équipée de bâches qui restent à l’année sur le site. Résistantes au feu et à l’eau, elles peuvent être installées en quelques minutes, par exemple pour protéger les tableaux préalablement équipés d’aimants (des ustensiles discrets que les visiteurs ne remarquent pas).

Pour l’orgue et les vitraux en revanche, on ne peut pas faire grand-chose, « les pompiers reçoivent simplement la consigne de ne pas trop les viser avec leurs lances. »

Si le feu peut causer de gros dommages dans une cathédrale, l’eau est également nocive. Ainsi, quand on en utilise beaucoup son poids risque de fragiliser la structure et entraîner un effondrement. Parmi les règles il faut donc ne pas toujours arroser aux mêmes endroits. De l’eau par ailleurs dirigée vers les hauteurs des tours ou vers la charpente grâce à un système de colonne sèche montante : les pompiers s’y raccordent, modifient la pression et ils peuvent ensuite l’utiliser. Ce qui les oblige tout de même à grimper les 300 marches de l’édifice avec un équipement de plusieurs dizaines de kilos.

Pour limiter l’impact de futurs incendies sur des sites patrimoniaux, l’Etat comme les pompiers envisagent de multiplier ce type d’exercice. Ce jeudi c’était dans la cathédrale de Tours mais dans les prochains mois, d’autres sites seront explorés comme la Basilique Saint-Martin ou les châteaux. Cela dit, des simulations de plus faible ampleur ont aussi lieu régulièrement, que ce soit à Saint-Gatien ou dans d’autres bâtisses comme Chenonceau et la Forteresse Royale de Chinon. Selon le commandement du SDIS37, cela permet de coordonner les plans d’interventions et de rôder les effectifs. Un débrief est fait à chaud avant une analyse plus précise.

Olivier Collet

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