Lundi 9 janvier, la région Centre-Val de Loire a servi de décor à la présentation du Plan Chasse du gouvernement, soit un projet pour tenter de réconcilier chasseurs et promeneurs et – accessoirement – essayer de lutter contre les accidents (une centaine recensés sur une saison, dont quelques-uns mortels).
Depuis la commune loirétaine de Dry, la secrétaire d’Etat Bérangère Couillard a donc détaillé les 14 mesures pensées par l’exécutif… dont la création d’un délit d’alcoolémie, c’est-à-dire qu’il sera désormais possible d’être verbalisé si l’on chasse avec plus de 0,5g d’alcool dans le sang (soit environ deux verres, comme pour conduire voitures et motos). Les battues sous l’emprise de stupéfiants seront également répréhensibles, la signalisation des zones de chasse harmonisée pour une meilleure identification et la législation sur les armes durcie pour limiter les dérives.
Mais dans ce plan, aucune trace d’une mesure très demandée par des associations de défense de l’environnement, à savoir l’instauration d’une journée hebdomadaire sans chasse, le dimanche. De quoi agacer le parti EELV et en particulier le député de Tours Charles Fournier qui déplore « le laxisme de la majorité face au lobby de la chasse » et parle même d’un « asservissement ».
« Afin que tout le monde puisse profiter d’un droit d’accès à la nature sans risque, les députés écologistes proposeront des textes visant à instaurer au moins un jour sans chasse par semaine et la fin des chasses cruelles comme la chasse à courre » précise le mouvement. D’ailleurs, le Tourangeau Charles Fournier avait évoqué son ambition dès le mois de décembre, celui-ci prévoyant l’interdiction de la chasse « les jours où les promeneurs utilisent la nature » soit les dimanches ou jours fériés, « ce qui se fait déjà dans d’autres pays européens » disait-il.
Selon un sondage IFOP relayé par EELV, 78% des Français sont favorables à un jour sans chasse par semaine. Mais l’Assemblée Nationale n’est pas aussi tranchée, donnant peu d’espoir au texte du député de Tours. Interrogé chez nos confrères de France Bleu Touraine, le représentant des chasseurs d’Indre-et-Loire Alain Belloy parle d’ailleurs d’une décision « de bon sens » du gouvernement de conserver la législation en l’état sur ce point.