Des RER ailleurs qu’à Paris : Tours a déjà un projet en poche

C’était le 29 décembre 2020 : le journal Libération faisait sa Une sur le retour du train de nuit en France, avec la reprise de lignes endormies. Opportuniste, le maire de Tours en profitait pour rappeler qu’il poussait en faveur du développement du train dans l’agglomération tourangelle, afin de réduire l’usage de la voiture : « Dès le début de l’année 2021, nous mobiliserons la région et la SNCF pour travailler sur un réseau express dans notre métropole » écrivait ainsi Emmanuel Denis. Son idée consistait à créer une sorte de RER comme à Paris mais en Touraine, en reliant le centre de Tours à des communes comme Fondettes, La Riche ou La Ville-aux-Dames via un service très régulier.

Deux ans plus tard, Emmanuel Macron annonce qu’il veut encourager le développement d’une dizaine de RER dans des grandes villes hors région parisienne. Ça ressemble à l’idée défendue par le maire de Tours qui remonte illico au créneau : « 100 fois OUI aux RER métropolitains pour décarboner nos mobilités. Mais pourquoi les réserver aux 10 plus grandes villes ? L’aire urbaine de Tours est à la fois candidate et volontaire » écrit l’élu écologiste sur Twitter.

Faut-en conclure que depuis deux ans le projet de RER tourangeau n’a pas avancé ? Clairement la réponse est oui.

Le problème d’un tel chantier est qu’il ne se fait pas par simple volonté. Ainsi, c’est Tours Métropole qui finance les transports dans l’agglomération tourangelle mais la région Centre-Val de Loire qui s’occupe de payer pour les trains et enfin la SNCF qui octroie les créneaux horaires pour qu’ils puissent s’intégrer dans le trafic existant comprenant les TGV, les Intercités, les TER et le fret. Bref, tant qu’on ne met pas tout ce petit monde d’accord et qu’on ne trouve pas les millions d’euros nécessaires pour financer la création/rénovation des gares, le personnel ou les trains… eh bien on peut attendre longtemps.

Il y a pourtant de l’idée et un dossier assez développé en Indre-et-Loire.

Ainsi, l’association ADTT pour le développement des transports en commun en Touraine est pionnière dans la réflexion puisque ça fait une trentaine d’années qu’elle plaide pour le développement d’un tel service. « On peut ainsi lister comme terminus potentiels : Saint Antoine du Rocher, Monnaie, Amboise, Bléré-La Croix, Cormery, Sainte Maure-Noyant, Azay-le-Rideau, Langeais » écrivait-elle dans une lettre fin 2020.

Pour mener ce projet à bien, et lui assurer une bonne fréquentation, l’association suggère la réouverture de gares fermées comme Fondettes ou de nouvelles gares au Carrefour de Verdun à Tours. Des stations à La Riche, La Ville-aux-Dames, Vouvray, Dierre, Vernou, Mettray-Tours Nord ou Mettray ville pourraient contribuer à densifier le maillage. L’étoile ferroviaire de Tours avec ses 8 branches « permettrait des temps de trajets d’une rapidité incomparable. Les navettes pourraient assurer des liaisons directes de périphérie à périphérie (par exemple de Mettray à La Ville-aux-Dames), en permettant, de plus, des correspondances Grandes Lignes et TGV » lit-on encore dans le texte en faveur du projet argumentant en prime pour une amélioration des liaisons vers Loches, Chinon ou Blois.

Mais seul un réel coup de pouce de l’Etat comme suggéré par Emmanuel Macron permettrait une réelle avancée. Si Tours est jugée assez grande pour ça, avec donc une fréquentation potentielle suffisamment importante. Car actuellement, le réseau TER départemental transporte autant de monde en 24h que la ligne A du tram de Tours. Dans tous les cas, même soutenu par le gouvernement, le RER à la tourangelle ne verra pas le jour avant plusieurs années.

Olivier Collet

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