Le 1er janvier 2025, les 43 plus grandes agglomérations françaises devront avoir mis en place une zone à faibles émission, c’est-à-dire restreindre une partie de leurs axes de circulation aux véhicules les plus polluants. Concrètement, les camions, motos ou voitures trop anciens ou qui rejettent une forte dose de gaz à effet de serre ne pourront plus y pénétrer sous peine de contraventions. Une mesure destinée à faire baisser la pollution de l’air, reconnue coupable de l’origine de nombreux décès et d’aggravations de l’état de santé.
Si les 13 principales aires urbaines du pays ont déjà mis en place la mesure (Paris, Lyon, Marseille, Grenoble…), les 30 autres ont un délai supplémentaire (la fameuse date du 1er janvier 2025). Tours est dans ce groupe tout comme Orléans ou Angers. Dirigée par une majorité de gauche avec un maire écologiste, la municipalité voit plutôt la mesure d’un bon œil : « C’est absolument nécessaire » dit même Philippe Geiger, militant EELV et adjoint au maire chargé de la tranquillité publique.
Cela dit, il ne faut pas s’attendre à une mise en place anticipée de la ZFE à Tours. « Pour l’instant notre réflexion est quasiment à zéro parce qu’on ne connait pas les conditions de la mise en œuvre » explique l’élu. Parmi les sujets sur la table : le contrôle de l’application du texte. Le gouvernement laisse entendre que ça pourrait se faire via des portiques ou des caméras qui vérifieraient automatiquement les autorisations des véhicules et enverraient des PV de 68€ pour chaque entrée non souhaitée.
« D’un côté je suis favorable à cette mesure car on ne pourra jamais tout contrôler mais de l’autre je dis non car ça a un côté orwellien (référence au roman 1984 qui décrit une société de la surveillance) » explique Philippe Geiger qui refuse de se positionner définitivement sur la pertinence de cette mesure (qui sera à la charge de l’Etat et non pas des collectivités). « Ce sera peut-être nécessaire car on voit qu’à Paris c’est mal appliqué » ajoute-t-il tout en précisant qu’il préfère plutôt encourager les alternatives à la voiture en citant la création de nouvelles pistes cyclables sécurisées ou un meilleur financement des transports en commun.