Arnaud Girardin se souvient qu’il a joué aux Lego ou aux Mecano quand il était enfant. Puis il a grandi, et il est passé à autre chose. Tourangeau depuis 13 ans, ce Parisien d’origine a passé 15 ans dans l’hôtellerie jusqu’à ce que le confinement anti-Covid de 2020 réduise considérablement les opportunités de travail. C’est là qu’il a développé sa passion pour les Nanoblock.
Nanoblock ? Des petits cubes que l’on assemble pour recréer des monuments du monde entier : « Il y en a du monde entier. La Tour Eiffel, le Louvre, l’Arc de Triomphe mais aussi les temples japonais » explique ce fan qui a découvert le jeu « au retour d’un voyage au Cambodge. J’avais 7h d’escale à Taiwan, j’ai vu ça dans une boutique et je me suis dit que ce serait marrant à faire en France. »
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A écouter Arnaud, monter un monument en Nanoblock est plus facile que mettre debout une table basse conçue par un fabricant de meubles suédois : « Il peut y avoir 300-400-500 pièces mais ça se fait très vite. 2h grand maximum pour les plus gros modèles. » Enfin « gros », tout est relatif car les plus petites pièces font moins de 5 millimètres et les réalisations finales dépassent rarement les 15cm.
A force de s’exercer, le Tourangeau a érigé pas moins d’une centaine de créations. « Chez moi j’ai tout centralisé sur une étagère car il y en avait partout » explique-t-il. Il a aussi commencé à détourner les pièces pour développer ses propres créations, mises en scène sur un compte Instagram suivi par plus de 3 000 personnes. Des animaux, des cocktails, un drapeau ukrainien… Les propositions sont particulièrement variées, souvent affublées d’un décor photo pour la mise en situation.
Clairement devenu un collectionneur Nanoblock (il traque les raretés sur le web, car certains monuments ne sont disponibles qu’en série limitée), Arnaud Girardin alias Le Nanotouriste s’est également lancé dans un projet insolite : reconstituer le quartier du Sanitas de Tours avec ses petits cubes d’origine japonaise. « J’habite Rue du Dr Charcot, près de la Maison de la Réussite (située dans l’ancien collège Pasteur). Je me promène souvent dans les rues alors je voulais voir ce qu’il était possible de faire » raconte le créateur qui a donc reproduit les immeubles, la friche St Paul ou encore le Centre de Vie… en version miniature (15cm de long pour 7cm de haut si on prend une barre d’immeuble).
La quinzaine de lieux sera à découvrir en vrai du 7 au 20 novembre dans la Galerie Neuve, avec un vernissage le mardi 8 (dès 18h) et un parcours reprenant l’histoire du Sanitas. Des classes d’écoles ont déjà prévu de venir et, comme Arnaud, elles apprendront sans doute pas mal de choses grâce à ces jouets : « J’ai fait un voyage dans le temps, j’ai découvert tout l’historique du quartier, son nom, les anciennes fermes ou les ateliers de chemin de fer. » L’entrée sera gratuite.
Olivier Collet