Marcher dans une rue qui sent l’urine n’a rien d’agréable. Pourtant ça arrive souvent dans le Vieux-Tours, et ce malgré la proximité de toilettes publiques Rue Richelieu ou Rue du Commerce (quand une envie se fait pressante, marcher quelques centaines de mètres n’est manifestement pas une option entendable, surtout dans un certain état d’ébriété).
Sollicitée par les riverains, la mairie de Tours a donc cherché un moyen de lutter contre ces mauvaises odeurs. A défaut de réussir rapidement un vaste programme d’éducation populaire (on peut toujours rêver), elle a voulu tester la mise en place d’urinoirs sur la voie publique. Après accord de l’Architecte des Bâtiments de France qui a autorité sur le secteur sauvegardé de la commune, la ville a acheté et loué plusieurs dispositifs afin de mener une vaste campagne de tests sur le printemps et l’été, deux saisons où la fréquentation des lieux est particulièrement élevée.
Bilan : « On est plutôt content, ils sont utilisés correctement » estime l’adjoint au maire Philippe Geiger, chargé de la tranquillité publique pour la municipalité.
Placés dans des endroits stratégiques comme le Placis de la Lamproie, Rue Colbert ou la Rue Briçonnet (derrière le bar à pétanque Le Cabanon de Lulu) ces urinoirs pour hommes ou cabines pour hommes et femmes apporteraient donc satisfaction : « On a eu quelques portes cassées et plus de nettoyage que prévu mais le test s’avère plutôt positif » souligne l’élu. L’expérimentation s’arrête fin juillet mais « ça va repartir en 2023 » indique Philippe Geiger, possiblement dès le printemps. Une dizaine de spots sont envisagés, le double par rapport à aujourd’hui.
D’ici là, la ville doit valider le dispositif définitif, à priori des cabines mixtes qui seront habillées de pierres de tuffeau pour respecter les contraintes de l’ABF. Les urinoirs masculins déjà acquis pourraient eux déménager dans d’autres quartiers où des besoins ont été identifiés, comme à Beaujardin. « Globalement on manque de toilettes publiques à Tours, nous réfléchissons donc à la façon d’en ajouter, peut-être en installant des toilettes sèches » conclut l’élu.
Olivier Collet