Cet été, le Pont Wilson de Tours donne envie d’aller au cinéma

On sait que parmi vous il y en a qui punaisent des affiches de films dans leur chambre ou aux WC. Et puis il y a Léa Martin-Habif, artiste qui relooke les affiches de films afin d’en faire des drapeaux exposés tout l’été sur le Pont Wilson de Tours.

Installée dans l’Indre après un long passage aux ateliers de la Morinerie de Saint-Pierre-des-Corps, Léa Martin-Habif est l’artiste retenue pour créer le pavoisement 2022 du plus beau pont de la ville. Initiée à la culture dès son enfance, elle a passé un bac avec option arts plastiques avant de se lancer dans des études de psychologie puis de rejoindre l’école des Beaux-Arts de Tours en 2013. Sa spécialité ce sont les œuvres qui obligent spectatrices et spectateurs à les contourner ou à se baisser pour les observer de façon optimale.

A sa façon, le décor 2022 du Pont Wilson invite aussi à s’impliquer. Mais plutôt avec son esprit. Chaque drapeau représente un film culte ou patrimonial, pris dans le catalogue de la Cinémathèque de Tours qui fête ses 50 ans. Il peut s’agir de de la reproduction d’une image, d’une affiche voire d’une combinaison de plusieurs affiches. Que vous pouvez donc essayer de reconnaître (et au pire il y a des antisèches de chaque côté du pont).

Pour créer ces visuels, Léa Martin-Habif a réutilisé une technique déjà expérimentée en 2018-2019. A cette époque, elle s’était allongée sur un carton dans deux positions (celles qu’elle prend le plus souvent pour dormir). Elle avait demandé à quelqu’un de tracer les contours de son corps puis avait cassé les courbes pour créer des lignes droites et de nouvelles formes, histoire qu’on n’ait pas l’impression que ça ressemble à la silhouette d’un cadavre tracée par la police.

Le procédé a été adapté aux pavois. On distingue donc la silhouette des acteurs et actrices… Juste des traits fins, réhaussés de grandes formes géométriques colorées. Tout est fait à la main :

« J’ai travaillé au crayon de couleur sur des petits formats de 10x20cm qui ont été scannés pour être transposés sur les pavois. J’avais envie de montrer du vrai dessin en grand format sur le pont. On va voir le trait, l’irrégularité du crayon, des petits détails… Je préfère ça au numérique qui n’est pas un outil qui m’attire. Je peux en admirer mais je trouve ça trop froid pour moi. Là, le fait d’avoir eu des ampoules aux doigts et d’avoir réduit mes crayons me donne l’impression d’avoir ressenti l’expérience du dessin pour de vrai et ça m’intéresse de ressortir ça. »

L’idée est aussi de donner envie de voir ou revoir les œuvres en question. Léa Martin-Habif en avait retenu une soixantaine avant d’en sélectionner seulement 16 pour le pavoisement. « On a peut-être entendu parler de Singing in the rain mais on ne voit pas l’affiche du film en temps normal. Peut-être que là avec le pavoisement ça va nous donner envie de prendre le temps d’aller le regarder » explique l’artiste.

Le pavoisement du Pont Wilson de Tours est à découvrir tout l’été entre la Place Anatole France et la Place Choiseul. Le portrait complet de Léa Martin-Habif est lui disponible sur 37 degrés. Vous découvrirez notamment qu’au cours de ses études elle dessinait dans le noir en regardant les films de la Cinémathèques aux cinémas Studio…

Olivier Collet

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