Lundi 20 juin les 22 maires de Tours Métropole ont acté un nouveau tracé pour le projet de tramway reliant La Riche à Chambray-lès-Tours. L’idée de faire passer des rails Boulevard Béranger est définitivement abandonnée et c’est l’option 2 par le Boulevard Jean Royer qui refait surface, 4 ans après avoir été abandonnée.
Cela veut dire que le croisement des lignes A et B ne se ferait plus Gare de Tours mais Place de la Liberté avec un tronc commun jusqu’au Carrefour de Verdun. Cette décision est prise pour protéger les arbres remarquables du mail de Béranger, et conserver la Place Jean Jaurès en l’état. Elle évite aussi une ligne B avec un grand nombre de virages dans le quartier des Casernes.
Engagé de longue date pour un passage du tram par Jean Royer, Richard Moreau exulte : « On a gagné, on est content » explique ce cuisiniste qui a pris la tête de l’association ASPAT réunissant plusieurs habitants, associations ou collectifs opposés au schéma Béranger.
« Bien évidemment il faudra revoir le plan de circulation mais le principal c’est que le tram se fasse. Par Béranger ce ne serait pas passé juridiquement, il valait mieux arrêter les frais maintenant » dit-il également, se félicitant de la perspective d’un embellissement du quartier, d’un renforcement de sa desserte en transports et de la possibilité de construire de nouveaux logements ou équipements si un jour l’armée quitte les casernes Royer (de quoi faire progresser la fréquentation potentielle).
Richard Moreau répond d’ailleurs aux principales critiques faites à ce tracé. Le fait qu’il faudra quand même abattre des arbres ? « Ce ne sont pas des spécimens protégés comme sur Béranger, on doit les élaguer deux fois par an et leurs racines défoncent tout le goudron. Ils étaient voués à être abattus tôt ou tard. » La nécessité de changer de tram pour relier La Riche à la gare de Tours avec un temps de trajet rallongé ? « Et alors ? Ce sera une perte de temps dans un sens mais pas pour d’autres trajets. »
Et le risque de saturation de la Place de la Liberté avec deux lignes de tram, des bus et des voitures se croisant sur un carrefour déjà difficile aujourd’hui ? « Je ne vois pas pourquoi ça saturerait plus » dit Richard Moreau qui préconise au passage un Boulevard Jean Royer à sens unique et de délester le reste du trafic par la Rue Febvotte afin d’éviter de faire comme à Tours-Nord avec une voie partagée entre tram et voitures Avenue Maginot (choix générateur de bouchons).
Ce nouvel exposé navre l’ancien maire de Tours Christophe Bouchet, très sévère sur le choix des maires :
« Il ne faut pas avoir fait une grande école technique des ponts et chaussées pour comprendre que le principal point d’entrée de la ville et de la Métropole c’est la gare de Tours. Ne pas y connecter une nouvelle ligne de tram c’est une absurdité. Pour que Tours Métropole ne soit pas une nouvelle fois la risée de la France pour son retard de développement il faut un tram qui relie la gare à l’hôpital Trousseau, principal employeur de la région. »
L’élu centriste continue donc de défendre l’idée d’une ligne B reliant simplement la gare de Tours à Chambray, assurant que le nombre de passagers serait suffisant pour la rendre rentable (malgré le risque de perdre des subventions pour cause de projet moins étendu). Selon lui, ce serait un moindre mal, l’option Royer lui faisant craindre une vie « cauchemardesque » pour les habitants du secteur, « même si je reste prudent dans le cas où on trouve une solution pratique, mais j’y crois peu. Le maire de Tours Emmanuel Denis avait en premier comparé Royer à l’Avenue Maginot où il n’y a que deux rues à croiser. Là on en aurait 14. Le ciel leur est tombé sur la tête. »
Des propos qu’il pourrait réitérer très rapidement face à ses collègues : un conseil métropolitain est annoncé lundi 27 juin puis un conseil municipal de Tours le 4 juillet, 2 instances qui doivent valider le plan B du tram par Royer avant de le lancer de manière plus concrète.
Olivier Collet