On a rencontré Justine Jaine, la streameuse tourangelle survitaminée

On lui a donné rendez-vous dans un café de la Rue Colbert. Elle arrive en courant et après l’interview elle a déjà calé une séance de sport. Quand on vous dit que Justine Jaine est streameuse, n’allez surtout pas croire qu’elle passe son temps devant l’écran : « Tous les streameurs et joueurs un peu connus font du sport, c’est très important. » Et si la jeune femme de 28 ans dit avoir besoin « de temps off » elle mène globalement une vie à 100 à l’heure. Un quotidien qu’elle a accepté de nous raconter alors que le sujet prend de plus en plus de place dans l’actualité, en particulier depuis la pandémie qui nous a permis de découvrir différents services comme la plateforme Twitch.

Originaire de Cormery, Justine Jaine a étudié au collège de sa commune avant de rejoindre le lycée Grandmont de Tours puis l’IUT dans la section carrière sociale option animation socioculturelle. « Je suis quelqu’un d’assez à l’aise avec les gens, très curieuse et qui adore créer des projets » dit-elle pour expliciter son choix d’orientation. Après plusieurs années dans son secteur, elle a décidé de reprendre des études afin d’obtenir une licence pro, un projet qui a coïncidé avec l’envie de concentrer ses activités professionnelles autour du jeu vidéo et du stream, un univers qui la fait vibrer depuis sa préadolescence.

Une passionnée récente de Fortnite

Sa première console ? Une Nintendo. Son jeu préféré à 12 ans ? Mario bross. « Au début ça a été compliqué avec ma famille. Je suis la seule à jouer. Mes parents m’avaient interdit d’avoir une console, c’est ma grand-mère qui me l’a offerte et ils n’étaient pas très contents… » se souvient la jeune femme. Comme elle ne passait pas non plus toutes ses journées à jouer les choses ont fini par s’arranger. Puis, avec le temps Justine a migré vers les jeux PC (tout en gardant une certaine affection pour Nintendo sans oublier quelques sessions PS4 chez les potes). Elle se passionne pour League of legends, un célèbre titre de conquête : « Au tout début je ne comprenais rien mais j’ai creusé, notamment parce que j’ai apprécié le côté jeu en équipe. »

Mais le déclic c’est surtout quand Justine Jaine s’équipe de son premier gros PC de gameuse. Elle performe sur Life is strange, PUBG, The Witcher… Et Fortnite depuis que l’un des jeux les plus célèbres du monde a ouvert un mode où l’on peut évoluer sans forcément avoir à construire des bâtiments dans tous les sens.

Chaque semaine, la Tourangelle réalise entre 3 et 4 sessions de stream en live, sur sa chaîne Twitch personnelle suivie par 500 personnes. Un chiffre qui la met en confiance : « un an après sa création c’est énorme ». On peut également la voir le jeudi soir dans une émission de la chaîne MCES mais aussi avec ses copains de Canap’Net, une association tourangelle, structure qui a d’abord pris corps virtuellement pendant la période Covid avant de se concrétiser IRL (dans la vie réelle) une fois les restrictions levées. Un agenda bien rempli auquel il faut ajouter toutes les heures consacrées à la préparation des lives (la création des visuels ou d’alertes spécifiques) ou à la communication (par exemple les photos pour les réseaux sociaux).

Un équilibre professionnel complexe à construire

« J’essaie de créer un contenu différent et un peu rigolo. Mon concept c’est vraiment du divertissement » nous dit la streameuse. A son image, en fait. Aujourd’hui, 100% de son activité est orientée vers le milieu du gaming. Mais pas uniquement dans l’esport (Justine ne fait pas de compétition, même si elle réfléchit à se lancer) : « Dans ce domaine très peu de personnes arrivent à se sortir un salaire » rappelle-t-elle. Elle a donc créé Numéclik, une structure spécialisée dans la formation, et prépare actuellement un gros projet autour de ce qu’on appelle le serious game (des jeux pour se former) et de la réalité virtuelle.

« Je me vois bien poursuivre dans ce milieu dans la durée. Je me suis beaucoup cherchée pour savoir ce que j’aimais. Là ça regroupe tout » tranche Justine Jaine, qui apprécie notamment le challenge permanent que son choix de carrière impose : « Il ne faut jamais abandonner, garder une mentalité de sportive, ça regroupe plein de valeurs. »

Une gameuse féministe

Attachée à sa ville et à son territoire, elle compte bien mettre sa récente notoriété à son profit, notamment en collaborant avec des centres culturels ou les maisons de quartier. Elle aimerait également fédérer davantage les différentes personnalités locales de son univers : « On aurait besoin de plus échanger ensemble, de mieux se connaître mais à Tours c’est difficile de fédérer » Peut-être via un grand événement tourangeau autour du gaming comme l’est la Gamers Assembly de Poitiers (où Justine à été photographe, son autre passion) ? Elle répond pourquoi pas.

Mais son objectif prioritaire c’est de mettre en avant les femmes de cet univers, encore trop peu nombreuses y compris à Tours, une ville où l’écosystème du stream et du jeu vidéo se développe de plus en plus. « On a notre place dans ce monde-là » insiste la joueuse-entrepreneuse qui a été confrontée aux remarques sexistes : « Il y en a deux types. Celles où on te fait comprendre que c’est un milieu de garçons et que tu n’as rien à y faire et celles où on te dit que tu es connue parce que tu es une fille. » Ayant l’art de la punchline pour répondre, Justine Jaine a une doctrine : « Ne pas se laisser faire… mais toujours avec respect et bienveillance. Faites confiance aux filles, donnez leur une chance, elles ont plein de choses à apporter ! »

Olivier Collet

 

Cliquez ici pour découvrir la chaîne Twitch de Justine Jaine et ici pour suivre son Instagram.

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