Tours : La dette et la taxe foncière animent les débats

Le Conseil Municipal de la ville de Tours était réuni ce lundi 31 janvier afin de débattre des orientations budgétaires proposées par la majorité du maire Emmanuel Denis.

Ce débat qui précède le vote du budget est toujours un moment important dans la vie publique car il délivre les grandes lignes qui dessineront la politique à venir sur l’année et notamment les options financières retenues par l’équipe aux commandes pour mener ses projets.

Ces dernières années on s’était habitués à un débat centré essentiellement sur la dette. Il faut dire que la ville de Tours traine une dette conséquente depuis plus de 25 ans, obligeant les dernières municipalités à faire de la baisse de cette dette une priorité obligatoire. Le fruit de ces efforts successifs c’est une dette qui est passée de 246 millions d’euros en 2008 à 196,3 millions d’euros à fin 2021.

Des efforts importants donc, mais qui ont eu pour conséquence de limiter les investissements réalisés. En moyenne, la ville de Tours investit ainsi depuis 15 ans, 30% de moins que les villes similaires. Un sous-investissement chronique qui entraîne aujourd’hui à une détérioration importante du patrimoine bâti de la ville comme les écoles ou les gymnases par exemple. C’est ce que la majorité appelle aujourd’hui « la dette grise » de la ville.

La taxe foncière va augmenter de 15%

Ce constat il est partagé assez unanimement par la classe politique dans son ensemble. En revanche sur les solutions pour y remédier, les avis divergent. Il faut dire qu’avec l’espoir de réaliser 45 millions d’euros d’investissements par an, la majorité d’Emmanuel Denis a fait des choix tranchés. Cette année la majorité a ainsi décidé d’augmenter les taux de la taxe foncière sur le bâti de 11%. Une augmentation à laquelle il faut ajouter celle des bases de la part de l’Etat (3,4%), soit près de 15% au total.

Au total, la ville espère dégager 10 millions d’euros de recettes supplémentaires chaque année avec cette augmentation. Une somme que Frédéric Miniou, l’adjoint aux finances, explique qu’elle servira aux investissements futurs.

Pas de quoi convaincre les élus d’opposition à commencer. Benoist Pierre (groupe Les Progressistes) s’est ainsi exprimé : « vous prônez l’apocalypse. Mais nous n’avançons pas dans le mandat, alors qu’un tiers s’est déjà déroulé. Or, vous n’êtes pas allés chercher le plan de relance alors qu’un tiers était consacré à la rénovation énergétique justement. »

Tout en critiquant cette hausse d’impôts, Marion Nicolay-Cabanne (groupe Tours Nous Rassemble), s’est inquiétée de son côté de l’utilité de celle-ci, mettant en parallèle la hausse des dépenses de fonctionnement : « La partie du budget dédiée aux dépenses courantes est en augmentation de 2,5 millions d’euros. La hausse de la fiscalité ne servira pas à investir ».

Son collège de groupe Thibault Coulon s’est interrogé sur l’absence de chiffrage précis : « la dette grise a-t-elle était analysée ? chiffrée ? ». « C’est un alibi, une nouvelle raison d’augmenter les impôts. » Et l’élu de droite de douter également des 450 millions d’euros d’investissements projetés sur 10 ans : « Ce n’est pas un plan pluriannuel d’investissements mais un plan pharaonique irresponsable. »

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