A Tours on connait très bien le Musée des Beaux-Arts, le Musée du Compagnonnage ou le Muséum d’Histoire Naturelle gérés par la mairie, tout comme le site d’exposition du Château de Tours. A cette liste on peut également ajouter le Centre de Création Contemporaine Olivier Debré, bâtiment dépendant plutôt de l’agglomération. Mais il ne faut pas non plus oublier le Musée de la Typographie, pas bien loin de ses semblables puisqu’il se situe au numéro 15 de la Rue Albert Thomas, dans le prolongement de la Rue Colbert.
Géré par l’association des Amis de la Typographie d’Antan, c’est un lieu de mémoire de l’imprimerie. Son entrée est libre (une participation est simplement demandée aux scolaires).
Cela dit, depuis début 2021, l’avenir du lieu est en question. Les confinements de 2020 ont handicapé les finances et une collecte participative avait été lancée pour financer le loyer du local de 70m² loué par le passionné à l’origine du projet (près de 1 500€ avaient été récoltés). Un sursis car l’endroit pourrait bien fermer définitivement au mois de mai s’il n’y a pas de repreneur pour les collections, ou un déménagement dans un nouveau local. Un comble alors même que le fondateur Muriel Méchin a reçu un prix de l’académie des sciences, arts et belles lettres de Touraine en novembre dernier.
L’urgence est donc de sauver le patrimoine. Une démarche notamment soutenue par le collectif C’est au Tour(s) du Peuple (qui avait présenté une liste aux dernières élections municipales en 2020).
« Ce Musée est un patrimoine unique à conserver à Tours, ville marquée par l’histoire de l’imprimerie Mame, par Christophe Plantin (1ère impression d’une bible en 5 langues), Nicolas Jenson graveur de monnaies sous Louis XI, Abraham Bosse excellent graveur du 17 éme siècle. Signalons la grande richesse de ses collections et des machines en état de marche (dont une presse à caractères en braille : quelques exemplaires au monde). Rappel de Honoré de Balzac qui fut imprimeur (présence de bois xylographique ayant servi à illustrer ses romans). Mr Méchin fait fonctionner régulièrement ses machines devant le public » rappelle CATDP inquiet d’une éventuelle dispersion du fonds en cas de vente.
« La Ville de Tours n’est pas intéressée par l’achat des collections (50.000€) et ne désire pas fournir un local, c’est plus que regrettable après la disparition du musée du Gemmail et l’arrêt du projet d’un musée conservatoire de la soierie tourangelle » déplore encore Claude Bourdin qui mène le collectif. Il demande une réunion des collectivités locales pour trouver une solution. Le propriétaire actuel propose même de former le personnel pour que l’activité continue.