[Face à Face] Les droits de l’opposition sont-ils bafoués à Tours ?

Nouvelle crise au Conseil Municipal ce lundi soir.

Depuis le début du mandat d’Emmanuel Denis en juillet 2020, les élus de l’opposition municipale accusent régulièrement le maire et sa majorité de manquer de considération et de transparence à leur égard, les empêchant d’exercer leur rôle de représentants des Tourangeaux en tant qu’élus. Des critiques souvent fournies, revenant régulièrement en conférence de presse ou en conseil municipal.

Ce lundi soir, c’est au détour d’une présentation sur les modifications souhaitées au programme de rénovation urbaine des quartiers du Sanitas et de Maryse Bastié que les étincelles ont débouché sur une nouvelle crise au sein de l’assemblée municipale.

Alors que la majorité avait présenté les contours des modifications que ses élus souhaitent apporter sur ce programme de 213 millions d’euros au total (25 millions pour Maryse Bastié, 188 millions d’euros pour le Sanitas), des étapes de la concertation qui va être mis en place avant de proposer l’avenant au programme à l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine en juin prochain, les élus d’opposition ont dénoncé un manque de transparence, expliquant qu’ils ne pouvaient débattre sur le document présenté, ni dire s’ils étaient d’accord ou non avec les modifications dans la mesure où ils n’en ont pas eu connaissance avant.

Marion-Cabanne, du groupe « Tours Nous Rassemble » s’est montrée particulièrement agacée par cette présentation :

« Vous vous moquez de nous, comment peut-on discuter de projets sans avoir les documents ? Vous parlez de concertation alors qu’il n’y en a même pas en conseil municipal. »

Pierre Commandeur du groupe « Les Progressistes » lui a emboité le pas :

« Nous sommes des spectateurs. Le Conseil Municipal doit être le lieu pour débattre et voter, là on ne peut pas débattre sur un document que l’on découvre comme ça. »

En marge du conseil municipal, les élus de « Tours Nous Rassemble » se plaignaient du fonctionnement démocratique depuis le début du mandat : « Le travail en commissions n’est pas respecté, l’adjointe à l’urbanisme n’a pas voulu par exemple nous présenter en commission le référentiel présenté en conseil municipal et on a eu les documents que le vendredi soir pour le lundi. »

Un symbole d’une « régression démocratique » pour Thibault Coulon, tout comme les questions des habitants en conseil municipal, pour lesquelles « nous n’avons pas le droit d’intervenir » s’est-il exprimé également, en évoquant « un conseil municipal qui devient un théâtre politique. »

Après quelques minutes d’échanges houleux, les membres des deux groupes d’opposition, « Tours Nous Rassemble » et « Les Progressistes » ont décidé de quitter la table des élus pour rejoindre les rangs du public et ne plus participer à la fin du conseil.

Déjà en décembre, le groupe d’opposition « Tours Nous Rassemble » dirigé par Christophe Bouchet avait quitté les débats de la salle du conseil en fin de séance sur fond de polémique et d’un vœu jugé détourné de son sens initial par la majorité.

Du côté de la majorité municipale, Stéphane Houques, porte-parole du groupe, évoque lui aussi « un coup de communication » pour dénoncer l’attitude de l’opposition. 

« L’opposition n’a jamais eu autant de droits » selon ce dernier :

« On a augmenté les moyens dédiés à l’opposition, ils ont une vice-présidence à la commission des finances, on a réfléchi avec eux au règlement intérieur du conseil municipal. »

Et Stéphane Houques de rejeter les accusations de l’opposition :

« Ils ont toujours eu tous les éléments nécessaires en commission, là on parle d’un sujet qui sera débattu ultérieurement en commission et sur lequel on fait un point d’information avec la diffusion d’éléments nouveaux en amont, ce qui est un signe de transparence justement. »

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