[En vitrine] A Tours, des commerces ouverts… et qui ont du mal à le faire savoir

Par exemple les merceries et cordonneries.

Un mercredi matin de confinement dans le centre-ville de Tours : Les Galeries Lafayette sont fermées, Lacoste, Celio et Eram aussi. Rideau baissé pour les magasins de chaussures de la Rue des Halles mais il y a de la lumière chez Les Matins Blancs qui a récemment déménagé Rue de la Scellerie. La boutique vend du linge de lit et elle est autorisée à poursuivre son activité en ce moment.

Résumons : on ne peut pas acheter de jean, mais une nouvelle housse de couette c’est ok.

Tout cela dépend de la nouvelle liste des commerces « essentiels » établis par le gouvernement. Après la grogne du 2e confinement, librairies, coiffeurs, disquaires ou magasins de jeux vidéo ont rejoint les boutiques alimentaires. Ce n’est pas tout : on trouve également les merceries : « Notre fréquentation est très médiocre, il y a peu de personnes qui savent que nous avons le droit d’ouvrir » explique Florence Boyer qui s’occupe de la boutique Princesse Circa de Tours, Place de la Résistance. Elle tente de sauver les meubles avec les moyens du bord :

« Je communique sur Internet ou sur ma vitrine mais je fais très peu de chiffre d’affaire. C’est difficile car j’ai des traites importantes à régler pour les approvisionnements printemps-été sans pouvoir bénéficier des aides. »

Quelques centaines de mètres plus loin, situation semblable chez L’Atelier de la Cordonnière Rue Courteline : « Il y a beaucoup de gens qui s’étonnent de notre ouverture ou qui appellent pour se renseigner » explique Cindy Vesin, installée ici depuis trois ans. « La fréquentation est en dents de scie. Elle baisse pendant les périodes de confinement, elle a baisse en février car tout le monde pensait qu’on allait être reconfinés donc pas besoin de faire réparer les chaussures. C’est reparti en mars et de nouveau c’est très calme ces jours-ci. » Elle non plus n’a pas d’aides, hormis les 1 500€ du fonds de solidarité… « que je n’ai pas eu un mois parce que j’ai dépassé le plafond de 100€ ou quelque chose comme ça. »

Vu la situation, la commerçante a décidé de fermer une semaine pour travaux à partir du 20 avril. L’occasion pour elle de réaménager la boutique en mode drive depuis le mois de novembre pour assurer le respect des conditions sanitaires : « Nous allons arrêter le multiservices, notamment les clés. On va se concentrer sur le cœur de métier de la cordonnerie. Bientôt on va vendre des ceintures sur mesure avec du cuir de vaches françaises ou allemandes, tanné en Dordogne. » Un concept assez inédit à Tours. Une spécialisation nécessaire pour se démarquer et se faire remarquer pour des petites enseignes qui ont bien du mal à percer dans la jungle des consignes sanitaires.

Olivier Collet

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