Tram, Casernes, PVC… La ville de Tours attaquée sur ses projets d’urbanisme

Presque 3h de débat en conseil municipal.

C’était le grand sujet du conseil municipal de Tours ce lundi soir : l’urbanisme, autrement dit la politique immobilière de la ville. L’adjointe en charge du dossier Cathy Savourey a présenté les orientations de la majorité élue à l’été 2020 qui va devoir encadrer de vastes projets comme le chantier de la deuxième ligne de tram avec le développement du quartier des Casernes, la rénovation du haut de la Tranchée, l’aménagement des abords de l’aéroport ou des Hauts de Ste Radegonde. Ce n’est pas un document juridique contraignant mais une base de discussion avec les professionnels.

« Nous ne voulons pas remettre en cause la vocation d’accueil de la ville » exprime Cathy Savourey ce qui signifie selon elle « continuer d’offrir un parcours résidentiel pour toutes et tous, des plus démunis aux familles les plus aisées. Nous voulons agir prioritairement sur les logements vacants dont le taux augmente. Avant de partir sur des démolitions et reconstructions – qui s’imposent parfois – on doit penser à la réhabilitation. »

Des projets neufs à repenser ?

L’élue assure qu’elle ne veut pas stopper les constructions pour autant mais faire en sorte que chaque projet soit « compatible avec l’atténuation du changement climatique » ce qui signifie des parcs et jardins dans un rayon de 500m autour de chaque logement, défendre les commerces indépendants en préemptant des boutiques pour les aider à s’installer ou garantir une proximité des services.

L’ambition finale est d’avoir « une ville perméable pour ne pas que les lieux se referment sur eux-mêmes », le tout en favorisant la circulation des piétons et des vélos ainsi que les liens entre quartiers. Enfin les friches devraient être réhabilitées.

Des relations difficiles avec le milieu de la construction ?

Après la présentation, l’opposition a fait part de son sceptiscisme, Thibault Coulon de Tours Nous Rassemble évoquant par exemple « un travail pas abouti », regrettant qu’il n’y ait pas de travail spécifique sur les sites inoccupés comme les hangars pour construire de nouveaux bâtments : « Nous en avions recensé 500 sur la Métropole avec un géomètre » a rappelé l’élu.

« On pourrait ajouter un plan de rénovation des façades du centre historique »estime pour sa part Céline Delagarde du groupe Les Progressistes, s’inquiétant en prime « de refus de permis de construire qui apparaissent arbitraires » et d’un « découragement » des professionnels de l’immobilier. « Les promoteurs nous disent qu’ils ne veulent plus faire de projet à Tours. Vous voulez rajouter des contraintes (plus de balcons, plus d’espaces communs…) en faisant des logements plus accessibles, ça va être compliqué. Il faudra faire un choix » renchérit son collègue Piere Commandeur.

Faut-il abandonner le PVC ?

Réponse de Cathy Savourey : « Un seul permis a été refusé depuis notre entrée en fonction. » Le maire assure de son côté avoir de très bons rapports avec la Fédération Française du Bâtiment.

Autre point de discorde : le fait que la ville espère se passer du PVC dans les futures constructions (c’est-à-dire le plastique) pour privilégier le bois ou l’aluminium. « Cela m’inquiète. 98% des déchets industriels issus du PVC sont recyclés, ça plus que le bois et c’est moins cher » a estimé Pierre Commandeur. « Vous allez renchérir les logements de manière spectaculaire »promet Christophe Bouchet du groupe Tours Nous Rassemble. Réponse de Cathy Savourey : « Ce n’est pas une position dogmatique mais esthétique, environnementale et de santé. Si jamais il y a un incendie, les pompiers vous diront qu’il y a plus de risques de finir asphyxiés. Je ne demande pas ça aux particuliers mais sur certains projets spécifiques. Quand on s’offre un logement à 4 000€ le m² on peut faire un effort. »

Sous l’impulsion de l’opposition, la discussion a enfin permis de faire le point sur des sujets précis :

  • Pour le Haut de la Tranchée qui traîne, le maire a expliqué qu’il allait casser le premier contrat avec le promoteur Icade pour « reprendre la main » sur la rénovation du secteur (école, logements). On en saura plus lors du lancement d’une concertation avec les riverains le 23 avril.
  • Concernant le tram B, Pierre Commandeur a défendu un tracé par les Tanneurs écarté lors des études s’inquiétant de la suppression du jardin de la Place Rabelais et l’avenir du marché, de risques pour les arbres du Boulevard Béranger ou de la fin du décor symétrique de la Place Jean Jaurès, Olivier Lebreton (Tours Nous Rassemble) regrettant le manque d’informations sur ce dernier point. Christophe Boulanger – en charge des transports à la Métropole – a rassuré sur les arbres de Béranger en expliquant que les anciens tuyaux emmêlés avec les racines ne seraient pas retirés lors des travaux, juste désaffectés afin de ne pas risquer de tuer la végétation. Des réseaux neufs seront posés à proximité.
  • Pour les casernes, Cathy Saouvrey a expliqué que 5 candidats étaient en compétition pour l’aménagement du quartier. 3 seront retenus d’ici cet été avant le choix d’un lauréat en septembre. Un comité de coconstruction sera composé avec 25 membres dont des représentants d’écoles, des conseils de quartiers, des commerçants, des centres sociaux et des riverains après tirage au sort.
  • Pour les Halles dont le projet de rénovation a été stoppé, une rencontre avec les commerçants propriétaires est prévu d’ici peu.

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