Cela a coûté 320 000 euros à la ville.
Alors que ce lundi 15 février, les élus de la ville de Tours sont réunis en Conseil Municipal afin de débattre et voter le budget de la ville, en marge des points à l’ordre du jour, l’opposition est revenue sur le plan d’aide à l’achat de vélos mis en place fin 2020 par la majorité d’Emmanuel Denis.
Pour rappel, du 12 octobre au 31 décembre 2020 : pour tout achat d’un vélo neuf ou d’occasion, la ville de Tours remboursait jusqu’à 50% de la facture de la limite de 300 ou 400€ selon le modèle. Une subvention sous conditions (habiter à Tours, ne pas acheter son vélo sur Internet…) dans le but d’encourager cette pratique, au détriment de la voiture individuelle.
Une aide spéciale qui avait été votée en Conseil Municipal sur la base d’un montant global de 50 000 euros. Finalement, le succès a été au rendez-vous avec 1464 achats de vélos aidés et 320 000 euros de coût pour la ville.
Bonne chose pour la majorité, mauvaise forcément à la vue du dépassement de l’enveloppe budgétaire pour les deux groupes d’opposition « Les Progressistes » de Benoist Pierre et « Tours Nous Rassemble » de Christophe Bouchet.
Thibault Coulon, membre de ce dernier groupe a ainsi évoqué un « non-sens social, écologique et économique » en revenant sur cette action. Pour l’élu de droite, le boom du vélo a eu lieu partout en Europe (7 millions de vélos vendus en 2020 contre 3 millions en 2019) et l’aide de la ville n’avait en ce sens que peu d’utilité. Thibault Coulon pointe aussi un boom du vélo qui a surtout profité à « l’industrie chinoise » fabricante des vélos et pièces. Et l’élu de demander plutôt une réflexion sur le long terme, comme l’installation de plus de revendeurs ou réparateurs en ville.
Son collègue Olivier Lebreton pointait lui une mesure ayant surtout servi « à la population du centre-ville, plutôt aisée ». L’élu regrettait notamment que seuls 28% des bénéficiaires de l’aide habitent à Tours-Nord et surtout seulement 5% à Tours-Sud.
Le reproche d’une aide ayant surtout servi aux catégories aisées, Benoist Pierre le fait également, reprochant à Emmanuel Denis de ne pas avoir donné suite à la proposition de son groupe de prendre en compte des critères sociaux dans l’attribution des aides : « Oui mathématiquement une grande partie de ceux ayant accédé à ce prime vélo, en avaient les moyens. Je ne comprends pas pourquoi une majorité se disant de gauche ait refusé les critères sociaux. »
Des critiques auxquelles le maire de Tours, Emmanuel Denis a répondu fermement : « C’est une dépense d’investissements assumée, permettant de lancer un déclic chez nos concitoyens. C’était un engagement de campagne et nous l’avons tenu. Je suis fier qu’on respecte nos engagements »
Quant à l’aspect économique de cette mesure, le maire de Tours de rappeler que « le périmètre d’achat avait été réduit à la ville de Tours afin de favoriser les commerces locaux », mais aussi que l’achat de vélos d’occasion était compatible avec l’aide en question.