Mais la philosophie reste la même.
2020 a vu la chute de la Barre Saint-Paul au sud de la place du même nom. Depuis, où en est le grand projet de rénovation du Sanitas, le quartier de Tours qui compte le plus de logements sociaux ? Pour rappel, il s’agit de détruire certains immeubles pour en construire d’autres et faire baisser la part de HLM dans ce secteur du centre-ville. Elle est actuellement de 90%, l’idée c’est d’atteindre 80%, voire un peu moins. Deux écoles seront reconstruites, le marché déplacé et de nouveaux équipements sportifs aménagés. Un vaste programme soutenu par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine qui en finance une bonne partie, comme elle le fait aussi pour la Rabière de Joué-lès-Tours ou la Rabaterie à Saint-Pierre-des-Corps.
Les travaux vont durer de longues années… et peut-être s’étendre sur une période plus vaste que les plans de départ, en particulier à cause de la crise sanitaire qui a bloqué pas mal d’opérations dans le secteur du bâtiment. Histoire de faire le point, on a interrogé Marie Quinton, adjointe au maire en charge des questions de logement. En poste depuis 6 mois, elle dit que c’est probablement le dossier qui lui prend le plus de temps :
« Nous sommes en train de voir les choses sur lesquelles on peut revenir ou celles sur lesquelles on peut amener une concertation. Nous avons reçu les commerçants, le conseil citoyen, les acteurs institutionnels ou les représentants des écoles et on a constaté un défaut d’information. Ça génère des peurs, par exemple quand on ne sait pas si son logement va être détruit dans les deux ans qui viennent. »
La municipalité dirigée par l’écologiste Emmanuel Denis veut donc instaurer une nouvelle méthode de travail et davantage promouvoir la co-construction. En revanche, la philosophie de départ ne changera pas – c’est un contrat ferme passé avec l’Etat pour son soutien au projet. Parmi les évolutions envisagées, davantage de logements proposés en accession à la propriété. Mais aussi une accélération du planning dans le secteur de la Rotonde : « Le projet était initialement prévu en bout de course. On souhaite l’avancer dans le temps car c’est là qu’il y a le plus de problèmes aujourd’hui »explique Marie Quinton, en référence à l’enracinement de dealers et au malaise des habitants du secteur (une femme était venue en témoigner en décembre, lors du conseil municipal).
Alors à quoi s’attendre pour la Rotonde ? Trop tôt pour le dire… « On va lancer différentes phases de concertation avec les habitants ou encore l’association Pih Poh qui fait un gros travail » souligne l’élue en charge du logement.
Pour le reste, le programme va également bouger cette fois en raison de la pandémie. La réfection de l’école Claude Bernard initialement prévue dès la rentrée 2021 débutera en septembre 2022. Le calendrier précis des différentes opérations sera connu en juin lors des ultimes arbitrages. Lors du dernier conseil municipal, la mairie a néanmoins confirmé le maintien du chantier né des Appels à Projets Innovants lancés lors du mandat du maire précédent Christophe Bouchet. La construction de logements étudiants à la place de la Barre Saint-Paul reste également d’actualité mais la physionomie de l’immeuble est loin d’être arrêtée comme le précise Marie Quinton :
« Nous avons plusieurs pistes. J’aimerais que le bas soit animé, par exemple pour développer les activités culturelles et associatives. »
Une réunion avec le promoteur est prévue en ce début de mois de février pour faire le point avec lui. Cela dit, le retour des commerces à cet endroit est peu probable en raison de la proximité du centre commercial de la Rotonde qui va demeurer même après travaux, mais aussi de l’aménagement d’un nouveau pôle commercial dans le secteur du Hallebardier.
Olivier Collet