[C’est quoi le problème ?] Tours encore épinglée pour sa concentration d’enseignes de malbouffe

Elle en compte énormément rapport à son nombre d’habitants.

C’est un classement publié chaque année et qui fait toujours son petit effet… Le média Acontrecorps.com dévoile le top des villes françaises où les grandes enseignes de restauration rapide ont le plus d’influence. Son équipe compte le nombre de points de vente rapport à la population de la commune et calcule le quota de fast food rapport au nombre d’habitants. Avec cette formule, Tours se retrouve en haut du classement. Pas au sommet mais presque : sur le podium, en 2e position, juste derrière Le Havre. Suivent Metz, Limoges, Lille, Brest, Paris, Angers, Aix-en-Provence, Perpignan, Amiens, Rennes, Clermont et Montpellier. Parmi nos voisins, Orléans n’est pas dans le classement, ni Poitiers. Le Mans est 18e.

Ça veut donc dire que Tours est vice-championne de la malbouffe ? On vous explique…

Le classement recense les établissements des grandes chaînes nationales et multinationales (McDo, Quick, Burger King, KFC, La Croissanterie, Paul, Brioche Dorée, Speed Burger, Bagelstein, Subway, Domino’s Pizza, Starbucks, La Mie Câline, Pizza Hut…). 24 adresses sont comptabilisées pour Tours soit 2 de plus que début 2020 avec le retour des restaurants O’Tacos fermés plusieurs mois à cause d’une affaire judiciaire (embauche illégale de sans-papiers). La relance locale de la marque française par un nouveau responsable suffit donc à faire remonter Tours de 4 places dans ce palmarès au titre peu enviable (la ville était par ailleurs 3e en 2017 et 2018).

Y’a-t-il un problème « malbouffe » à Tours, alors même que la ville dispose du prestigieux label Cité de la Gastronomie et qu’elle héberge le très sérieux Institut Européen d’Histoire et des Cultures de l’Alimentation ? Ce n’est pas aussi simple que ça…

Certes, l’étude montre une forte influence des poids lourds du fast food dans la ville… Des implantations que l’on est tout à fait en droit de déplorer mais contre lesquelles il n’est pas simple d’agir (souvent difficile pour les pouvoirs publics de s’opposer à des ouvertures ou des rachats). Après, l’enquête n’étudie pas la fréquentation de ces restaurants (en hausse ? En baisse ?). De plus, Acontrecorps.com a ses propres critères pour définir la malbouffe. Dans sa liste on trouve des sandwicheries aux produits industriels mais proches de ceux servis en boulangerie traditionnelle (La Mie Câline, Brioche Dorée). Dans le même temps, les mastodontes de la vente de sushis sont absents… alors même que la consommation excessive de ce type de nourriture est loin d’être recommandée par les diététiciens…

Et si on faisait plutôt un classement de la bonne bouffe ?

Pour être tout à fait complet, il faudrait possiblement compléter avec des enseignes plus modestes et aux produits proches (Nabab Kebab, Fresh Burritos…). D’ailleurs, ne faudrait-il pas y intégrer des chaînes en développement comme Les Burgers de Papa ou Big Fernand ? Enfin, pour savoir réellement si Tours est une ville de malbouffe, on devrait surtout faire un ratio entre le nombre de fast food et le nombre de restaurants traditionnels qui proposent des repas dits équilibrés tout en distinguant ceux qui travaillent tout maison de ceux qui utilisent des produits réchauffés, inclure les fast food indépendants… Bref, un état des lieux finalement assez complexe car soumis à interprétations.

Ainsi, peut-être que si on établissait un classement de la bonne bouffe (avec le nombre de salade bars servant des produits de qualité, le nombre de restaurants qui travaillent des produits bio et locaux ou les enseignes végé-friendly), Tours se situerait également en bonne place ?

Photo d’archives.

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