Recyclage des masques : l’initiative tourangelle séduit partout en France

A Caen, Lille, Amiens ou dans le sud.

On ne peut pas les rater à l’entrée de la mairie de Tours, au CHU, au siège de Tours Métropole, dans les bibliothèques et dans de nombreuses écoles de l’agglomération : 400 bornes ont été installées pour récupérer les masques portés pour se protéger du nouveau coronavirus. 200 bornes pour les masques jetables, 200 autres pour les masques en tissu. Chaque bonbonne fait 50l, de quoi stocker 1 800 à 2 000 masques.

Et après ?

Récupérées et remplacées par Tri 37, les masques sont stockés dans les locaux de la structure à La Riche. Ils seront ensuite pris en charge par Neutraliz, une société qui travaille depuis plus de 6 mois sur un projet de transformation des masques afin de les réutiliser pour fabriquer des tenues de sport, des bâches, des filets, des tableaux de bord de voiture… On peut également s’en servir comme isolant thermique dans le bâtiment ou pour réparer des maisons fissurées.

Comment ça marche ?

Une fois récupérés, les masques sont décontaminés avec un dispositif de rayons UV puis ils sont broyés, séparés des élastiques et des barrettes du nez… A nouveau broyés, et enfin on obtient de petits granulés de polypropylène. Cette matière plastique sera revendue par Neutraliz, pour des entreprises qui sauront quoi en faire.

Un marché d’avenir ?

La jeune pousse tourangelle compte investir plusieurs millions d’€ pour s’investir sur ce nouveau marché. Elle fait le pari que la population française consommera des masques pendant longtemps pour se protéger des maladies mais aussi dans le cadre de la production industrielle :

« Vous avez des entreprises qui utilisent des centaines de milliers de masques par mois dans le domaine de la cosmétique, de l’agroalimentaire, la mécanique de précision ou la fabrication de processeurs. Ils travaillent dans des univers à l’atmosphère contrôlée qui nécessitent que les employés portent des masques sanitaires identiques aux modèles anti-Covid. Jusqu’ici, il n’y avait aucune filière de valorisation. »

Voilà ce que dit le cofondateur de Neutraliz Guillaume Labarrière dans une longue interview publiée sur 37 degrés. Il est en discussions pour récupérer un grand hangar industriel sur le territoire de Tours Métropole afin d’entamer le processus de transformation des masques dès ce premier trimestre 2021. D’ici le mois de juin, la société espère avoir mis au point une chaîne complète. Dans un avenir proche, elle pense pouvoir recycler jusqu’à 720 tonnes de masques par mois, sachant qu’une tonne c’est 250 000 masques. Une vingtaine de salariés devraient être embauchés cette année, et l’effectif pourrait tripler d’ici 3 ans avec la construction d’une usine dédiée à ce nouveau marché (dont l’isolant serait réalisé avec de vieux masques transformés).

Un savoir-faire qui intéresse…

Tours Métropole a été la première collectivité à soutenir Neutraliz mais depuis la société a séduit ailleurs en France : à Caen, à Amiens, dans la région lilloise, en région parisienne et même dans le sud de la France. En effet, les 85 tonnes de masques consommés chaque fois dans l’agglo tourangelle ne suffiront pas à faire fonctionner sa chaîne de recyclage 24h/24. Les équipes cherchent donc à se développer ailleurs, auprès d’entreprises très consommatrices de masques ou de collectivités locales qui mettraient également en place un système de collecte. Le but étant de grouper les commandes pour limiter au maximum les transports et donc l’impact sur l’environnement. Neutraliz préfère clairement avoir 10 entreprises partenaires du côté de Caen qu’une en Bretagne, 2 en Alsace, 1 à Bordeaux, etc.

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