Notamment au sujet de l’école Raspail, quartier Beaujardin.
[Face à face] c’est une rubrique d’Info Tours pour comprendre un sujet de débat qui fait la Une de l’actualité.
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Lors du 1er confinement anti-Covid, l’Etat avait choisi de fermer tous les établissements scolaires du pays. Pour le deuxième, il a renvoyé les étudiants à la maison, et les lycéens suivent 50% de leurs cours à distance. En revanche, écoles et collèges fonctionnent comme d’habitude… avec des mesures sanitaires strictes pour éviter les contaminations (aération des locaux, ménage renforcé, réorganisation de la cantine, mesures pour éviter que les classes se croisent).
Ce protocole est-il appliqué correctement à l’école Raspail de Tours, quartier Beaujardin ? Non à en croire l’association des parents d’élèves qui nous écrit ceci :
« Selon des membres de l’équipe éducative, depuis la rentrée de septembre, le protocole sanitaire n’est pas appliqué tel qu’il devrait l’être dans les locaux. L’écart entre les exigences qui y sont prescrites et la réalité du terrain s’est accentué depuis début novembre. »
Le mail transmis à notre rédaction fait référence à plusieurs événements depuis le 16 septembre : « Pour la énième fois, la classe ce jour n’a toujours pas été nettoyée, le tableau pas lavé, les poubelles pleines (papiers et masques usagés) non vidées, la classe pas balayée, les tables de vos enfants pas désinfectées » lit-on dans un message daté du 9 novembre ; des faits similaires ont également été signalés les 13, 17 et 19 novembre. « Des parents d’élèves à la santé fragile nous ont confié leur inquiétude quant à la possibilité que leur(s) enfant(s) transmette(nt) le virus » nous dit Vivien Despax de l’association des parents d’élèves qui explique avoir prévenu l’inspection académique et la mairie pour dénoncer « une défaillance avérée ».
Alors que se passe-t-il à l’école Raspail ? Est-ce un cas isolé ? Nous avons demandé des explications à Franck Gagnaire, l’adjoint au maire en charge de l’éducation à Tours. Il reconnait des difficultés et les justifie :
« Nous faisons face à un absentéisme plus important qu’à l’accoutumée parmi nos personnels : 5 postes non remplacés ce lundi 30 novembre et 10 ce mardi 1er décembre. Pour y faire face nous avons redéployé ces dernières semaines 8 agents d’autres services qui avaient moins d’activité à cause du confinement. Nous avons également recruté deux fois dix salariés supplémentaires et nous faisons appel à l’intérim, jusqu’à dix personnes. Malgré ces mesures, nous ne pouvons pas remplacer tous les absents. »
A noter : en septembre, le service entretien de la ville de Tours comptait 176 agents. On rappelle également que la commune compte 58 écoles réparties dans ses différents quartiers et que les 186 ATSEM de la ville ont également des missions d’entretien.
Sur le cas spécifique de l’école Raspail, Franck Gagnaire indique qu’un agent des sports a été réaffecté à l’entretien depuis le 16 novembre et qu’il y a un demi-poste supplémentaire chaque matin pour s’occuper de l’intendance dans l’établissement, « une grande école avec beaucoup de surface à nettoyer. » L’élu s’y rendra ce jeudi pour contrôler la bonne application du process.
L’adjoint au maire concède qu’il y a pu avoir des défaillances mais se veut rassurant :
« Depuis la rentrée il n’y a eu aucun cluster. Nous avons seulement eu des cas Covid isolés ce qui prouve que le virus ne circule pas dans les écoles. Ça pu arriver que le balayage ne soit pas fait ou que le tableau ne soit pas nettoyé mais ça n’a pas posé de problème sanitaire. Ce qui compte c’est le non brassage des classes, l’adaptation de la cantine, la désinfection des points de contact… »
La ville de Tours indique que le protocole Covid a nécessité un budget supplémentaire de 150 000€ (produits virucides, distributeurs de savon…) sans compter les fournitures en masques pour le personnel ou les élèves qui en sont dépourvus. Un surcoût « qui n’a pas été compensé par l’Etat » relève Franck Gagnaire.