Covid-19 : Le service réanimation du CHU de Tours sur le front

Actuellement 27 personnes sont en réanimation pour cause de Covid

La deuxième vague de l’épidémie de Covid-19 frappe la France de plein fouet et le département d’Indre-et-Loire n’est pas épargné. Ce vendredi 6 novembre, 27 des 37 lits de réanimation et soins intensifs sont occupés par des patients COVID. Alors que les cas se multiplient, nous sommes allés visiter le service de réanimation du CHRU de Bretonneau.

Au milieu du service de “réa”, pas de bip d’alarme stressante, mais une ambiance sérieuse, chaque soignant s’affaire, concentré sur sa tâche, arborant blouse, sur-blouse, tablier, gants, charlotte, lunettes anti projection, gants, etc.

Dans le couloir, Antoine Guillon, médecin anesthésiste réanimateur, nous explique les mesures mises en place pour accompagner et soigner les cas les plus graves de Covid-19.

Parmi les 27 patients hospitalisés pour cause de covid-19 ce vendredi, un tiers ont été transportés à l’hôpital en urgence grâce aux services du SAMU. Les deux tiers restants sont des patients dont la situation s’est aggravée ces derniers jours contraignant les équipes de santé à les transporter dans ce service. 

Allongés sur des lits d’hôpitaux, branchés de toutes parts, les malades font l’objet de toutes les attentions, car ils subissent un protocole lourd qui va durer plusieurs semaines, pendant lesquelles les soignants vont en tout premier lieu, les soigner, c’est le principal objectif. Pour ce faire on utilise massivement l’oxygénothérapie à haut débit, qui apporte 4 fois plus d’oxygène que la respiration normale, solution la moins traumatisante. En cas d’inefficacité de ce traitement, c’est l’intubation obligatoire. 

En parallèle sont prescrits des corticoïdes qui ont montré leur efficacité dans le traitement du COVID-19 lors de la première vague, notamment grâce à une étude menée par le CHRU de Tours.

Dans le même temps, il faut soulager le patient, perfusions, tuyaux, poche d’eau, de sucre et d’électrolytes se succèdent pour palier le jeûne lié à l’état du patient, auquel s’ajoutent des antibiotiques pour éviter les co-infections, ainsi que des traitements spécifiques liés à chaque patient. Ne pas oublier les tests sanguins toutes les 6 heures, les manipulations de kinésithérapie, etc.

La surveillance est continue. Chaque jour, chaque heure, les soignants surveillent la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la fréquence respiratoire, la glycémie des patients. Les équipes ne perdent jamais de vue les les écrans de contrôle. C’est à ce prix que médecins, infirmières, internes aboutissent à une guérison et permettent à 90% des patients de sortir de réanimation après plusieurs semaines, pour entamer un long parcours de rééducation.

Pascal Montagne

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